Alors que l'atmosphère des souks qui pullulent, souk Londra qui continue à narguer la wilaya avec ses monticules de melon, de légumes de la harira et autres produits de la « dahira » invincible, souk Madagascar près de Dar El Hadit Hassania où les riverains ne peuvent même plus ouvrir leurs volets à cause du cinéma des ambulants… on a décidé de fermer souk Laghzal loin du centre. Maintenant que l'opinion publique s'insurge – certains ! – des langues se délient à la wilaya. Des entendus et des sous-entendus… Il paraît que les « beznassa » de souk El Ghzal sont des gros commerçants de la galerie Oued Eddahab et autres Kissariat de Aït Ourir qui tirent les ficelles chaque dimanche et que ce souk, qui s'est diversifié – il ne vend pas encore des cuisinières ou des cafetières – concurrencent directement les grandes surfaces. Ah bon ? mais ce souk existe avant que Marjane, Label-Vie ou Mega Mall n'ouvrent leurs portes ! Et les clients fauchés ou les poches pleines n'ont rien à foutre de ces arguments. A moins qu'il n'y ait anguille sous roche. On est à deux pas de la mer… stop. Comme chaque Ramadan dans la médina des vendeurs incontournables de chabakia, voient se former durant des heures devant leur boutique des queues interminables. Deux à trois heures pour voir son tour arriver ? Soit le client est un accroc des sucreries, soit il tue le temps pour arriver à l'heure de la rupture du jeûne. Après plusieurs ramadans d'absence, l'ambassade des Emirats Arabes Unis à Rabat recommence à distribuer des denrées alimentaires sauf l'hahrira qui rendait bien des services sous le règne de Cheikh Zaïd – qu'il repose en paix – qui était très généreux avec les pauvres de Rabat. Après sa mort, la nouvelle intendance s'est montrée pingre jusqu'au jour où on s'est aperçu que l'arrêt de la bienfaisance en plein Ramadan n'était pas digne de ce grand pays. Cette année, tout est rentré dans l'ordre et des pauvres qui reçoivent des denrées alimentaires prient pour le repos de Cheïk Zaïd qui a aimé le pays du cheval, des faucons et des bons plats. stop. Cette fois la note est générale. Le « balagh » de l'éducation nationale n'impose ni tarbouche, ni balgha mais une tenue unifiée précise-t-on. Il n'y a plus que le nord, à partir de Rabat, qui est concerné mais l'ensemble du pays. Seulement voilà, quand on parle de tenue unifiée, il n'est pas clarifié de porter un pantalon noir ou un tablier bleu. C'est vague. A Rabat des jeunes scolarisés portent une chemise blanche sur un col roulé ou un pull V. Les filles aussi sont dans l'embarras puisqu'on les laisse dans le flou. L'idéal serait que l'école qui impose des gouaches, des ciseaux et autres inutilités, devrait prendre en charge la tenue d'Oxford pour les enfants de Khémisset ou Midelt. Une tenue correcte ne coûte pas plus chère qu'une tenue unifiée, comme dit le communiqué. stop. Rectificatif. A propos du ftor chez les membres de l'association des hôteliers-restaurateurs de Hahroura, Témara et Skhirat à l'intention des enfants de Dar Attofola, il fallait lire Omar et non Driss Bahnini. Le père - il repose en paix – serait heureux d'apprendre que les noms de ses enfants sont mêlés à une œuvre sociale. Un rectificatif ne changera pas sa bénédiction. stop. La plage la plus proche de Rabat va enfin avoir un hammam en attendant d'avoir un cimetière, ce qui est un leurre à l'heure où il ne reste pratiquement plus de terrains vagues, vieux souvenirs qui donnaient du vague à l'âme aux derniers piétons, heureux de faire de la marche à pied. Il n'y a plus que les voitures qui trouvent du bitume et des parkings où la « berslana » trouve maintenant son bonheur. D'ailleurs, les promeneurs sont rares sur la route centrale occupée par le « hdid » du matin au soir. Alors, un hammam pour laver tous les « dounoub » de la spéculation immobilière, aux mains des experts, toujours les mêmes ! stop. Moha Souag, homme de lettres ex-Lamalif sans pendentif : «Il faut du temps pour qu'il y ait au Maroc des éditeurs comme Losfeld, Maspéro et Pauvert». Il parle d'éditeurs courageux qui prennent des risques. Mais qu'on possède d'abord des éditeurs Grands Boulevards, le Seuil, Flammarion ou Lafont qui sans être des maisons de l'audace, publient aussi des œuvres de qualités. Demander Pauvert... c'est l'inaccessible rêve. Faut quand même pas charrier. stop. La mort de Afifi. Il était magistral dans le film de Bouanani «Le Mirage» qui nous a laissé sur le rivage. Parce qu'on a cru avec l'interprétation à Salé au bord de la mer avec des rôles de pro, on a cru que le cinéma allait s'offrir une suite de rêve… La suite on l'a connaît. Des intrus ont souvent pris la relève sans rien révéler. Adieu Afifi, adieu Ofiro à qui on a rendu hommage le jour de sa mort, dans notre photo flash signée Boy J'ha, sans savoir qu'elle allait rendre l'âme. Qu'ils reposent en paix en ces jours de méditation et de piété. stop. La harira gratuite a laissé un énorme vide dans les quartiers populaires. Depuis quelques années la distribution gratos, supprimée subitement, pousse les familles à préparer une soupe pour deux jours, le coût de la boufertouna - ça veut dire chance, chez nos frères andalous - étant de plus en plus élevé. Ensuite, ça demande une longue préparation chez bien des femmes qui voudraient bien se reposer comme les garçons qui jeûnent pour attendre le ftor ! Alors où sont les mécènes de Ould Lahcène à Ould Ennass qui pourront se rattraper en distribuant des bols chauds dans les quartiers chauds ! stop. Les banques loin des banqueroutes, décoiffent avec leurs transactions spectaculaires. Après le resto de l'Agdal qui ne vaut pas plus que 90 briques et qui a été cédé à une banque de la place à 900 millions de centimes, la station Shell Chellah en face de l'hôtel Diwan Galerie a été vendue à 6 millions de dirhams. Vente à la suite d'une décision judiciaire qui a fait jaser dans les agences immobilières de la capitale qui n'ont pas fini de voir les chiffres exploser. On parle maintenant en milliard pour un immeuble en forme de billard qui ne vaut pas la chandelle. stop. Qui a pensé qu'un cheval nommé Ribat El Fath d'une écurie émiratie allait battre des records à Deauville à Longchamps ou à Vincennes ? Notre ami Bennani du Ribat El Fath de Rabat n'est certainement pas au courant. Il n'est pas du genre à suivre les courses où les férus y perdent la bourse. stop. L'humoriste Hassan El Gad jusqu'au 10 septembre au Megarama qui s'éloigne au Ramadan du Poparama, revient sur le concept de la «halka». Mais a aucun moment il n'a dit que Taïeb Seddiki qui a flirté avec le Living théâtre a aussi été un «hlaïki» new look du temps de «Moumou Boukhorssa», une libre adaptation d'Eugène Ionesco qui n'a jamais reçu un hommage de l'UNESCO, hélas… stop.