Les autorités de la région Marrakech-Safi ont pris des mesures urgentes durant l'année 2022 pour relever les défis du stress hydrique et de la pénurie d'eau de plus en plus pressante en raison du déficit pluviométrique et des années successives de sécheresse, exacerbées par les effets du changement climatique. Le déficit hydrique dans la région en 2021-2022 s'est établi à près de 40% par rapport à la moyenne annuelle, font ressortir les chiffres officiels, notant que la région compte 9 grands barrages, 33 petits ouvrages hydrauliques et 3 autres programmés. Nul doute que ce taux reste «élevé» surtout qu'il s'agit d'une région qui vit un essor dans les différents secteurs économiques et productifs, ce qui se traduit par une consommation d'eau élevée. Conscientes de cette situation hydrique, les autorités ont mis en place des programmes ambitieux visant à mobiliser les ressources hydriques et ce, dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme National d'Approvisionnement en Eau Potable et d'Irrigation (2020- 2027). Ces programmes s'articulent autour de plusieurs axes, notamment le renforcement de l'offre en eau de surface par le biais des barrages, l'économie et la valorisation de l'eau dans le secteur agricole, l'approvisionnement en eau potable du milieu rural et la réutilisation des eaux usées traitées. S'agissant de la mobilisation des eaux de surface, ces programmes prévoient essentiellement la construction de trois barrages, dont deux d'une capacité totale de 227 millions de m3 sont en cours d'achèvement, et la programmation d'un troisième ouvrage hydraulique (140 millions de m3), ainsi que la création d'une unité de dessalement des eaux de la mer dans la ville de Safi d'une capacité de production de 26.000 m3 par jour. Pour ce qui est de la rationalisation de l'utilisation d'eau dans le secteur agricole, les programmes comprennent la réalisation de projets de reconversion des systèmes d'irrigation sur une superficie d'environ 35.000 hectares supplémentaires, pour un investissement estimé à 1.785 million de DH, alors que l'enveloppe allouée au financement des projets portant sur l'approvisionnement en eau potable du milieu rural durant la période 2020-2027 s'élève à 6,34 milliards de DH, outre 2,7 milliards de DH consacrés à des projets d'approvisionnement en eau potable dans le cadre du programme de réduction des disparités sociales en milieu rural. Quant à la réutilisation des eaux usées traitées, les actions menées portent sur l'exploitation des ressources hydriques renouvelables, estimées à 33 millions de m3 annuellement, à travers le financement de projets, à cet effet, pour un coût de 1.505 millions de DH. Ces projets permettront d'économiser 474 millions de m3 d'ici 2040 et de satisfaire les besoins annuels. De son côté, le Conseil de la région a approuvé, en mars dernier, une convention de partenariat pour le financement du programme d'urgence et structurant du secteur de l'eau dans la région, avec pour objectif de garantir l'approvisionnement en eau potable de certaines villes et centres ruraux en raison de la situation hydrique du bassin hydrographique du Tensift et ce, à travers la mise en oeuvre de mesures urgentes, pour un investissement de 522 millions de DH. Pour sa part, le ministère de l'Equipement et de l'Eau veille à la mise en oeuvre de cette convention, à travers l'accélération de la cadence des travaux de construction des barrages, la poursuite des efforts d'exploration des nappes phréatiques pour mobiliser des ressources en eau supplémentaires afin de répondre à la demande croissante, le soutien financier et technique à l'Agence du Bassin hydraulique du Tensift pour mener à bien les opérations urgentes et conjoncturelles et assurer l'approvisionnement en eau potable, outre le lancement de l'exploitation de la conduite d'eau du barrage «El Massira» en vue de renforcer les ressources mobilisées au profit de la ville de Marrakech et des centres jouxtant le canal situé sur le territoire de la province de Rehamna.