La commission des réclamations électorales (ECC) a annoncé que le nombre de plaintes sérieuses et susceptibles d'affecter le résultat de l'élection présidentielle afghane avait plus que doublé en deux jours. L'ECC, composée de membres afghans et étrangers, examine 567 plaintes graves pour fraude ou violation dans le cadre du scrutin, sur un total de 2.493 réclamations reçues, a précisé son porte-parole Ahmad Muslim Khuram. Vendredi, la commission indépendante dénombrait 270 plaintes de “catégorie A”, qui désigne les incidents pouvant influencer le résultat de l'élection. L'Afghanistan est plongé dans l'incertitude depuis dix jours. Seuls des résultats partiels ont été publiés pour l'heure et si le président sortant Hamid Karzaï devance nettement son principal rival, Abdullah Abdullah, il l'obtient pas la majorité absolue nécessaire pour s'épargner un second tour. Les résultats publiés samedi et portant sur 35% des bureaux de vote créditaient Hamid Karzaï de 46,3% des suffrages, contre 31,4% à son ancien ministre des Affaires étrangères. Ce dernier a accusé le camp de Karzaï de fraudes massives, notamment de bourrage d'urnes, et a prévenu qu'il rejetterait le résultat du scrutin s'il s'avérait que les irrégularités ont été décisives. Les résultats préliminaires complets sont attendus d'ici la fin de la semaine et le résultat définitif, une fois examinés tous les recours, devrait être donné deux semaines plus tard. Un éventuel second tour aurait sans doute lieu en octobre.