Assurer l'accès équitable aux soins contre le cancer, tel est l'objectif de l'action nationale «Accelerating Change Together-Cancer Care in Africa » (ACT-CCA), objet de partenariat entre le laboratoire pharmaceutique Astrazeneca et la Fondation Lalla Salma. Présent depuis 30 ans déjà dans le marché pharmaceutique marocain, AstraZeneca a présenté, jeudi 8 décembre son programme innovant « Accelerating Change Together, Cancer Care in Africa» (ACT-CCA), conçu en partenariat avec la Fondation Lalla Salma. Il offre, ainsi, une plateforme aux partenaires du laboratoire pour pouvoir trouver les solutions adaptées en mesure de combler les lacunes existantes dans le processus de soins dispensés aux patients atteints de cancer, du diagnostic au traitement et au-delà, avec comme finalité d'assurer l'accès équitable aux soins de santé en la matière. Aujourd'hui, ce programme est déployé dans 4 pays en Afrique en partenariat avec des experts locaux dans le cadre du réseau de l'ACT. Cancer au Maroc : une situation qui nécessite plus de mobilisation Si le Maroc a été l'un des premiers pays à développer un plan national de lutte contre le cancer, ce qui a permis une certaine égalité en matière d'accès aux thérapies innovantes, un long chemin reste à parcourir, aux yeux des spécialistes, qui pointent du doigt le manque persistant en matière d'accès au diagnostic de la maladie. « En tant qu'oncologiste, je n'ai pas de problème par rapport à l'accès aux médicaments, mais plutôt aux tests » nous a indiqué le dr Mohamed Fetohi, oncologiste, en marge du lancement du programme ACT-CCA à Rabat. Et d'ajouter : « Au Maroc, c'est vrai qu'il y a une égalité dans l'accès aux thérapies innovantes mais le maillon faible du système sont les tests. Certes, il faut développer des référentiels nationaux mais les tests d'accompagnement restent un outil pour nous de mettre en valeur l'efficacité de ces thérapies. » En effet, au Maroc 13,4 des décès sont dus au cancer, avec près de 50.000 nouveaux cas chaque année. Un constat qui s'explique par une multitude de facteurs, à savoir le vieillissement de la population, le tabagisme et d'autres changements de mode de vie qui entraînent une incidence de 137,3 nouveaux cas pour 100.000 personnes. Il s'agit d'une réalité difficile qui a interpellé le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca et son partenaire, la Fondation Lalla Salma, pour agir sur les lacunes en matière de diagnostic des citoyens mais aussi de leur prise en charge. «A travers l'initiative «Cancer Care Africa», nous visons à déployer tous nos efforts pour surmonter les obstacles qui dissuadent les patients de se faire diagnostiquer et passer au traitement et, avec le temps, éliminer le cancer comme cause principale de décès», a fait savoir Rami Scandar, président sur la région Proche-Orient et Maghreb à AstraZeneca, à l'occasion du lancement de ce programme. Il a relevé au micro de "L'Opinion" les opportunités qu'offre le Royaume en matière de lutte contre le cancer. «Grâce à son infrastructure, notamment ses divers laboratoires de diagnostic, le Maroc nous permet de mettre en place des projets difficiles à réaliser dans d'autres pays ». Le projet mené par AstraZeneca en partenariat avec la Fondation Lalla Salma veut révolutionner les soins contre le cancer, tout en focalisant sur les changements dans la pratique de la médecine pour réussir le diagnostic et le traitement des patients, et ce dans deux types de cancers. «Ce projet va se concentrer dans deux types de cancers, le cancer des poumons et de la prostate », nous a indiqué Rami Scandar avant d'ajouter : « Nous allons d'abord agir pour la sensibilisation des citoyens et leurs familles quant à l'importance du diagnostic. C'est une étape importante dans ce projet qui va nous aider à identifier les patients, les accompagner et leur permettre de recevoir les soins nécessaires. Cela va nous permettre d'accélérer le processus de détection et donc agir sur le nombre de cas en vue de diminuer le taux de décès élevé au Maroc comme en Afrique ». Le président pour la région Proche-Orient et Maghreb à AstraZeneca a de même souligné que les «donations pour faire le diagnostic, d'ailleurs très coûteux, seront mises à la disposition du secteur public en attendant que l'opération soit généralisée l'année prochaine au secteur privé». Le dr Rachid Bekkali, directeur éxécutif de la Fondation Lalla Salma, a pour sa part, souligné l'importance de la collaboration pour améliorer les résultats des soins du cancer au profit des patients. « Cette collaboration fournit un programme structuré autour de la détection précoce, du diagnostic et du traitement du cancer. Elle Créera ainsi un pont entre les praticiens privés et les spécialistes de la santé publique. ACT-CCA nous donne également la possibilité de lutter contre le cancer au Maroc en mettant en œuvre de solides programmes de soutien et de sensibilisation, transformant ainsi les résultats des soins du cancer pour les patients», a-t-il affirmé. Comme affirmé par Scandar, le programme ACT-CCA au Maroc va se concentrer sur la sensibilisation du public au cancer, la facilitation de l'accès aux traitements innovants, le déploiement de nouveaux programmes de dépistage et de prévention, et l'implication des professionnels du secteur de la santé dans une vision commune pour offrir aux patients atteints de cancer un service de soins d'excellence. Au cours des trois prochaines années, ACT-CCA au Maroc prévoit de toucher 35.000 patients à travers le pays, de développer les tests de dépistage du cancer du poumon et de l'ovaire, d'encourager les patients à se diagnostiquer pour le cancer de la prostate, et d'introduire de nouvelles technologies de dépistage par intelligence artificielle.