Les revenus agrégés des sociétés cotées affichent une décélération visible au 3ème trimestre 2022. A l'origine, les effets du ralentissement de la demande locale qui commence à se faire sentir sur les carnets de commande des opérateurs, selon Attijari Global Research (AGR). Après deux trimestres consécutifs de croissance soutenue, soit +14,8% au 1er trimestre 2022 et +15,9% au 2ème trimestre 2022, les revenus agrégés des sociétés cotées affichent une décélération visible au 3ème trimestre 2022, indique Attijari Global Research (AGR) dans sa publication «Research Report Equity », publiée le lundi 5 décembre, sous l'intitulé : « Les signes avant-coureurs d'un affaiblissement de la demande ». A l'origine, les effets du ralentissement de la demande locale qui commence à se faire sentir sur les carnets de commande des opérateurs, note AGR. Plus en détails, AGR recense 45 sociétés cotées ayant enregistré une progression de leur chiffre d'affaires (CA) trimestriel contre 22 émetteurs dont les revenus ont reculé durant la même période. Par secteur d'activité, l'évolution des chiffres d'affaire des sociétés cotées au 3ème trimestre fait ressortir deux grandes tendances. D'abord, les secteurs Energie et Agro-Alimentaire réalisent une forte croissance de leur CA portée par un effet prix positif, soit +4.191 MDH (+58,2%) et +1.339 MDH (+22,1%) respectivement. Selon les analystes d'AGR, ces évolutions ne refléteraient pas la tendance des marges en 2022. Pour sa part, le secteur de la Grande Distribution affiche une progression de ses revenus de + 648 MDH (+19,3%) grâce au développement continu de son réseau de vente. D'autre part, les secteurs Automobile et Ciment pâtissent de la baisse de la demande, accusant un repli de leur CA de -195 MDH (-9,4%) et de -190 MDH (-6,5%) respectivement. Le secteur minier affiche un recul de -117 MDH (-5,0%) de son CA en raison d'un double effet négatif prix/volume. À fin septembre 2022, le CA de la cote ressort à 218 MMDH, en hausse de 14,3% en glissement annuel. Plus en détails, 11 secteurs cotés, représentant 69% de la capitalisation du marché, affichent des hausses sensibles de leur CA, à savoir : Energie (+62,7%), Mines (+42,6%), BTP (+27,3%), Agroalimentaire (+26,0%), Grande Distribution (+17,5%), Port (+11,9%), NTI (+11,3%), Assurances (+7,1%), Immobilier (+5,2%), Banques (+4,0%) et Financement (+3,7%). Le secteur Télécoms, dont le poids dans la capitalisation est de 16%, affiche, pour sa part, une stabilité de son CA (+0,1%). Représentant plus de 10% dans la capitalisation boursière de la cote, les secteurs Automobile et Ciment affichent, quant à eux, une baisse de leurs revenus à fin septembre 2022, soit -11,6% et -1,1% respectivement. Secteur bancaire coté : retour à une capacité bénéficiaire pré-Covid AGR souligne, par ailleurs, que les revenus des banques cotées ont progressé de 4,0% à 52,6 MMDH au terme des neuf premiers mois de 2022, portés par la bonne dynamique de la marge sur commission (+10,0%) et de la marge d'intérêt (+6,2%). Cette performance a été toutefois limitée par le repli des activités de marché de -1,9 MMDH (-15,6%) dans un contexte de taux défavorable. AGR note, en outre, que les efforts continus des banques en termes d'optimisation de leurs frais de gestion se reflètent positivement sur le coefficient d'exploitation. Comme anticipé, ce ratio poursuit son amélioration passant de 50,3% à 50,1%. AGR fait remarquer aussi que le coût du risque poursuit sa normalisation à travers une baisse de -7,3%, et ce, en dépit de la détérioration des perspectives de croissance économique tant au niveau local qu'international. Cette situation s'expliquerait par un effort de provisionnement important réalisé au début de la pandémie en 2020. À cet effet, AGR prévoit une poursuite de la normalisation du coût du risque du secteur durant le 4ème trimestre 2022. « La normalisation du coût du risque demeure le principal driver de la croissance bénéficiaire des banques cotées depuis 2021. À fin septembre 2022, nous assistons à une poursuite du redressement des bénéfices du secteur de +10,9% à 9,6 MMDH. Un niveau supérieur de 4,0% par rapport au RNPG réalisé durant la période pré-Covid, soit 9,2 MMDH à fin septembre 2019 », est-il souligné.