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Interview avec Amina Msefer : « Une centaine de jeunes en situation de handicap mental seront insérés dans les grandes surfaces »
Publié dans L'opinion le 04 - 12 - 2022

Conçue au début pour accueillir pendant les week-ends les jeunes en situation de handicap mental, "Dar Diaf" est devenue un espace de formation et d'insertion socioprofessionnelle. Un premier pas vers un avenir professionnel prometteur de ces jeunes.
- Les droits des personnes en situation de handicap sont célébrés le 3 décembre de chaque année. Cette année, l'association des parents et amis des personnes en situation de handicap mental (Hadaf), qui souffle sa 25ème bougie, a inauguré le mercredi 30 novembre sa maison d'hôtes solidaire Dar Diaf, à Rabat. Pouvez- vous nous en parler plus ?
- Nous avons saisi cette opportunité pour inaugurer le projet Dar Diaf. C'est un projet qui est dans l'enceinte du centre socioprofessionnel Hadaf, ouvert en 2005. Dar Diaf fait partie d'un ensemble de projets générateurs de revenus. Ce projet s'inscrit dans une logique de continuité avec tout ce qui a été fait jusqu'à présent, a savoir le centre socioculturel, le restaurant solidaire.
Le projet de remise à niveau, développement et pérennisation de la maison d'accueil Dar Diaf est le fruit d'un partenariat avec la Fondation OCP. Il s'inscrit dans le cadre d'une stratégie globale de l'association, visant à développer des activités génératrices de revenus à travers des projets socio-éducatifs et à sensibiliser sur l'importance de l'inclusion socioprofessionnelle des personnes en situation de handicap mental.
- Quels changements ont-ils été apportés à la faveur de cette rénovation ?
- Dar Diaf devait accueillir les jeunes les week-ends de socialisation où ils pouvaient se retrouver ensemble en petits groupes, sortir, lire,... selon un programme préétabli avec leurs éducateurs. C'était aussi un moment de repos pour les familles pendant le week-end. Depuis 2005, on a vu qu'on pouvait tirer davantage de cette maison d'hôtes solidaire, en la transformant en un espace de formation et d'insertion et de socialisation. On s'est dit pourquoi ne pas démarrer la formation service étage, à côté de la formation service, couture, menuiserie, etc. Il y a 8 chambres avec 17 lits, des douches correctes, un petit salon, une cuisine et une vitrine où sont exposés les produits de tous les ateliers. On pense à l'écologie en ayant recours au recyclage.
Ce projet Dar Diaf a fait travailler les autres ateliers, menuiserie, couture. C'est complémentaire. On a mis en place des ateliers de formations et des activité génératrices de revenu (AGR). Les jeunes du centre se forment dans les ateliers et apprennent à travailler quelque chose dans le réel.
- Malgré les avancées enregistrées ces dernières années, les personnes en situation de handicap mental et leurs familles continuent de souffrir de marginalisation, de discrimination et de non inclusion. Quel bilan en tirez-vous?
- A partir du moment où les personnes en situation de handicap mental sont privées d'école, elles n'ont pas de niveau d'études. Des instituts et centres de formations n'acceptent pas de les intégrer car il faut un minimum de connaissances. Ici, au Centre socioprofessionnel, ils apprennent à lire, à écrire et à compter. Chacun d'entre eux est accompagné selon ses capacités mentales et physiques. Ils sont assidus, attentifs et ont envie d'apprendre et de créer de belles choses. On ne peut pas parler d'insertion professionnelle s'il n'y a pas avant une éducation et une formation.
L'inclusion dès la maternelle est importante. On apprend aux enfants dès le bas âge le sens de la diversité humaine. Si on continue à les séparer, il ne peut jamais avoir cette mixité. Depuis longtemps, c'est la société civile qui s'occupait de cette problématique. Ce n'est que depuis quelques années qu'on commence à avoir un secrétariat d'Etat, un ministère en charge. La question du handicap est transversale. Tout le monde doit s'en occuper.
De notre côté, nous avons réussi à intégrer deux stagiaires payés, à insérer d'autres jeunes à l'extérieur. L'objectif du Centre socioprofessionnel de l'association est l'insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap mental. Nous accueillons les jeunes à partir de 17 ans, et les accompagnons dans leur formation, autonomisation et socialisation.
- Sentez-vous un changement du regard porté par la société sur ces Personnes ?
- Il y a un petit changement. Pas aussi rapidement et comme on le souhaite. A travers des événements, les gens découvrent les capacités de ces personnes. La société civile commence à parler d'insertion socio- professionnelle. Pour une fois, il y a un ministère qui se penche sur cette question.
L'Union Nationale des Associations oeuvrant dans le domaine du handicap mental au Maroc (UNAHM), dont je suis membre cofondateur et vice-présidente, a été contacté par le ministère du Commerce et de l'Industrie qui envisage d'ouvrir la porte d'entrée sur le marché de travail au bénéfice de ces personnes dans les grandes surfaces. Il y a eu une convention signée entre ce ministère et celui de la Solidarité et du Développement Social avec de grandes surfaces de la grande distribution et l'UNAHM. Je suis optimiste. Il y a un projet d'insérer une centaine de jeunes en situation de handicap mental par an dans les grandes surfaces. Si on arrive à réaliser cela en cette année, c'est magnifique ! D'autres jeunes en bénéficieront ensuite et cela va donner des idées.
Recueillis par Safaa KSAANI
Portrait
Porte-voix des handicapés

De mère d'une fille non-voyante et en situation de handicap mental, Amina Msefer s'est muée en mère de tous les enfants confrontés à cette situation. La militante a même laissé tomber sa carrière de professeur d'économie pour se consacrer à cette cause humaine qui lui tient tant à coeur.
En l'espace de quarante-trois ans, elle ne s'en lasse pas. Elle a plaidé pour leur bien-être, a fondé avec d'autres parents en 1997 l'Association des parents et amis des personnes handicapées mentales «Hadaf», devenue au fil du temps un lieu d'espoir et le foyer pour cogiter des rêves. Elle a accompagné des enfants et leurs familles, s'est associée à leur détresse et a vu se dessiner des sourires sur leurs visages. C'est une belle victoire pour cette militante.
« Il y a un petit changement. Pas aussi rapidement et comme on le souhaite. Par des événements comme l'inauguration de Dar Diaf, les gens découvrent les capacités de ces personnes », nous affirme la militante engagée, qui espère voir tous les obstacles se dissiper. C'est pourquoi elle s'attache toujours à casser les préjugés et changer de regard sur le handicap.
S. K.


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