L'Ecole nationale de commerce et de gestion de Tanger (ENCGT) a organisé, samedi, l'édition 2022 de son forum Ecole-Entreprises (F2E2022-), sous le thème «Le parcours grandes écoles face aux défis de la transformation des métiers». Ce forum, organisé en partenariat avec plusieurs acteurs économiques régionaux et nationaux, a pour objectif de mettre en contact les lauréats et futurs lauréats de l'ENCGT avec les employeurs. L'Ecole a ainsi organisé une série d'actions de promotion, dont la mise en place de stands dédiés aux entreprises pour les rapprocher des étudiants. Intervenant à cette occasion, le directeur de l'ENCGT, Ahmed Maghni, a souligné que les métiers évoluent sans cesse, dont certains apparaissent et de nombreux disparaissent, d'où la nécessité pour les centres de formation de s'adapter de manière continue, relevant que l'entreprise doit assurer un accompagnement en amont et en cours de formation. Pour sa part, le président de la commission Développement du capital humain et de la formation de la CGEM-Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Salaheddine Sabik, a indiqué que l'employabilité devient un sujet de plus en plus complexe pour la plupart des acteurs économiques, en raison des exigences accrues des entreprises. Il a estimé que les Soft skills sont l'un des éléments indispensables pour assurer l'employabilité des futurs lauréats, notant que les entreprises ne se contentent plus des Hard Skills ou connaissances techniques, mais exigent d'autres qualités comme les Soft skills, qui incluent la communication verbale ou non verbale. Il a ajouté qu'une bonne formation doit s'adapter en permanence aux besoins du marché de l'emploi, soulignant la nécessité d'orienter les formations vers les compétences managériales, en intégrant les Soft skills à un âge précoce. «Les compétences sont là, le Maroc l'a démontré lors de la gestion de la pandémie», a relevé, de son côté, le directeur général de Renault Group Maroc, Mohamed Bachiri, ajoutant que «les compétences marocaines ont fabriqué non seulement des masques, mais aussi des machines servant à leur fabrication ». Selon lui, le pays s'est lancé dans la promotion de la production industrielle au Maroc, le «Made in Morocco», et plusieurs produits de substitution ont d'ores et déjà été identifiés avec un volume prévu de plus de 30 milliards de dirhams. «Il s'agit d'une fenêtre qui s'ouvre et qui nécessitera le lancement d'activités inédites, mais surtout de nouvelles créations d'emplois», a-t-il poursuivi. Plus concrètement, en ce qui concerne le secteur automobile, plus de 76 fournisseurs de rang 1 sont installés au Maroc, contre 26 il y a seulement 5 ans, a-t-il précisé, relevant que l'augmentation de la part des achats réalisés au Maroc par ces fournisseurs se traduira par la création de la valeur ajoutée et de nouveaux emplois. Quant au directeur des Ressources humaines du groupe Aptiv en Afrique du Nord, Assid Houbane, il a fait savoir que les entreprises ont un problème de visibilité, que les crises consécutives dont a souffert le monde a rendu plus aigu, relevant qu'elles se doivent de développer des qualités comme l'adaptation et l'agilité. «Un manager doit prendre la bonne décision au bon moment. Et pour ce, il faut qu'il soit bien outillé», a-t-il dit, ajoutant que «le diplôme permet de déverrouiller l'accès vers l'entreprise, mais ensuite, il faut s'approprier la manière de travailler, un processus continuel ». Il a également appelé à repenser l'approche face aux réseaux sociaux et leur utilisation par les nouvelles générations, un outil de plus en plus utilisé dans le monde du travail. Ce forum a été aussi l'occasion pour l'ENCGT de signer des conventions de partenariat avec plusieurs entreprises de la région, en vue d'assurer l'accompagnement des étudiants de l'Ecole en matière de stages, entre autres.