Les médecins du secteur libéral dénoncent quelques dispositifs fiscales contenus dans le projet de loi de finance 2023 et appellent le gouvernement au dialogue. La principale nouveauté du PLF2023 concernant l'annonce de l'application de la retenue à la source aux professions libérales a suscité un débat houleux ainsi que le désaccord de nombreux médecins libéraux. Dans un communiqué rendu public, le Syndicat National des Médecins du secteur Liberal (SNMSL) a rejeté le régime fiscal qui prévoit l'augmentation des impôts relatifs aux médecins du secteur privé, précisant ainsi : «L'Impôt sur le revenu des personnes physiques impose au médecin du secteur privé de payer 38% des bénéfices, similaires à 20% pour les sociétés commerciales ayant le même revenu, en plus de la taxe professionnelle, de la taxe urbaine et des cotisations de couverture maladie d'une valeur de 991 dirhams par mois, a savoir la valeur de cotisation la plus élevée dans notre pays» La situation est aussi dénoncée par certains médecins libéraux, qui contestent par ailleurs l'augmentation de l'Impôt sur les sociétés. Ces médecins se retrouvent épuisés, à l'ombre d'une fiscalité déloyale, malgré les efforts qu'ils fournissent pour combler le vide résultant de la détérioration du secteur public. Selon la même source, la situation s'accentue par l'approbation de la loi de finances 2023 avec un abattement de 20% à la source sur les cotisations des médecins du secteur privé, sans tenir compte des coûts et des emprunts auxquels les médecins ont recours pour équiper et faire fonctionner les cliniques médicales. A cet effet, le Syndicat National des Médecins du secteur Liberal appelle le gouvernement à reconsidérer le droit de ce secteur et de le motiver au lieu de le détruire et pousser les médecins à fermer leurs cliniques ou à émigrer à l'étranger. Prenant en compte que plus de 600 médecins migrent chaque année. Et d'expliquer : «Nous condamnons et dénonçons fermement ces lois arbitraires et injustes contre les médecins marocains qui rendent de grands services aux citoyens. Et jusqu'à présent, il faut savoir que nous préférons instaurer un dialogue sérieux et responsable avant de nous engager dans la lutte». Dans ce même sillage, le syndicat essaye de calmer la scène, qui connaît une ébullition sans précédent, en raison des problèmes accumulés, dont la réévaluation de la tarification des soins hospitaliers, qui est obsolète depuis 2009 et n'est plus adaptée, ni en termes quantitatifs ou qualitatifs, afin de suivre le rythme des progrès technologiques dans le domaine de la santé. La difficulté sera alors d'autant plus grande, ce qui incite le syndicat à déclarer vers la fin du communiqué : Nous avons totalement refusé de prélever a la retenue 20% des honoraires des médecins à la source. Et nous exigeons une révision de la fiscalité des médecins du secteur libre et la possibilité d'appliquer le système comptable des sociétés à responsabilité limitée pour les médecins».