Dans une nouvelle escalade de l'offensive russe, Kiev a été la cible, lundi, d'"attaques de drones kamikazes". Une série d'explosions a secoué un quartier du centre de la capitale. Kiev a été ciblée tôt lundi matin par des "attaques de drones kamikazes", a indiqué le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, après une série d'explosions qui ont secoué le quartier de Shevchenkiv, au centre de la capitale. La capitale ukrainienne s'est réveillée ce lundi au son des sirènes d'alerte et des explosions. Au moins deux détonations ont été signalées. "À la suite d'une attaque de drone, un incendie s'est déclaré dans un bâtiment non résidentiel dans le quartier Shevchenkivskyi de Kiev" et "plusieurs bâtiments résidentiels ont été endommagés", a indiqué sur Telegram le maire de la ville, Vitali Klitschko. Des médecins ont été dépêchés mais le bilan humain n'est pas encore connu. Le maire a également publié une photo de ce qu'il affirme être des fragments d'un des drones ayant attaqué la capitale. Plusieurs explosions ont été entendues lundi matin à Kiev, une semaine exactement après des frappes russes sur la capitale ukrainienne, ont constaté des journalistes de l'Agence France-Presse. La capitale de l'Ukraine a été frappée à quatre reprises, lundi matin, lors d'attaques de drones iraniens qui ont endommagé un immeuble résidentiel et ciblé la gare ferroviaire, ont indiqué des responsables ukrainiens. Les sirènes d'alerte aérienne avaient retenti peu avant. Les habitants sont invités à rester chez eux.
Attaque par des drones iraniens
« À 9 heures, quatre frappes ont été enregistrées à Kiev. Un immeuble résidentiel dans le quartier de Chevtchenko a été touché. Nous sommes en train de clarifier les informations concernant des victimes », ont précisé des responsables militaires de la capitale. La direction des services nationaux des chemins de fer avait auparavant confirmé que des attaques avaient eu lieu « à proximité » de la gare centrale. Les frappes russes sur Kiev et d'autres villes d'Ukraine lundi matin « n'arriveront pas à briser » les Ukrainiens, a affirmé le président Volodymyr Zelensky. « L'ennemi peut attaquer nos villes, mais ils n'arriveront pas à nous briser », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a de son côté précisé que deux personnes « étaient toujours sous les décombres » de l'immeuble résidentiel touché dans une zone proche du centre-ville de Kiev. Selon la présidence ukrainienne, des drones d'attaque livrés à la Russie par l'Iran avaient été utilisés pour ces attaques en plus de missiles.
Poursuite des tirs
Une semaine auparavant, lundi 10 octobre, des bombardements russes d'une ampleur inégalée depuis des mois avaient touché Kiev et d'autres villes d'Ukraine, faisant au moins 19 morts et 105 blessés et suscitant un tollé international. Mardi, la Russie, qui a essuyé de nombreux revers militaires récemment, avait poursuivi ses tirs, de moindre ampleur, frappant notamment très loin du front les installations énergétiques de l'Ouest ukrainien. Les tirs avaient été effectués en représailles à l'explosion qui a en partie détruit le pont russe de Crimée, de grande importance stratégique. Vendredi, le président russe Vladimir Poutine s'est montré satisfait de ces frappes massives, et a jugé que de nouveaux bombardements d'ampleur sur les villes d'Ukraine n'étaient pas nécessaires "pour l'instant". En réponse aux bombardements de la semaine dernière, les plus importants depuis des mois, les alliés occidentaux de l'Ukraine lui ont promis un système de défense antiaérien plus important. La Russie est sur la défensive sur l'essentiel du front en Ukraine, reculant depuis le mois de septembre aussi bien dans le Nord, que l'Est et le Sud. Pour tenter d'inverser la tendance, Vladimir Poutine a ordonné fin septembre la mobilisation de centaines de milliers de réservistes, autrement dit des civils, pour aller au front.
La guerre a basculé des millions d'enfants dans la pauvreté
La guerre en Ukraine, et la hausse du coût de la vie qui en découle, ont plongé des millions d'enfants supplémentaires dans la pauvreté en Europe orientale et en Asie centrale ces derniers mois, alerte une étude du Fonds des nations unies pour l'enfance (Unicef) publiée lundi. Dans ces régions, "la guerre en Ukraine et la hausse de l'inflation ont plongé quatre millions d'enfants supplémentaires dans la pauvreté, soit une augmentation de 19% depuis 2021", affirme cette étude, qui souligne que les enfants supportent le plus lourd fardeau de la crise économique causée par le conflit. Fait notable, la Russie, avec 2,8 millions d'enfants supplémentaires entrés dans la pauvreté, concentre près des trois quarts de l'augmentation totale mesurée par l'Unicef. Deux facteurs expliquent cette situation: la Russie a une population importante et l'Unicef estime que le PIB du pays va chuter de 8%, soit la deuxième plus forte baisse parmi les pays inclus dans l'analyse. "Les répercussions du conflit en Ukraine sont extrêmement importantes en Russie, car la guerre entraîne un accès dégradé à un certain nombre de produits de base, au carburant ou simplement à un pouvoir d'achat correct du fait de l'inflation", précise Adeline Hazan, présidente de l'Unicef France. De son côté, l'Ukraine abrite un demi-million d'enfants supplémentaires vivant dans la pauvreté, ce qui la place deuxième, suivie de la Roumanie avec 110.000 enfants supplémentaires, note l'étude. "L'Unicef pousse un cri d'alarme sur les conséquences de cette guerre et appelle les gouvernements à apporter un soutien extrêmement fort sur la protection sociale et à mettre en œuvre des programmes d'assistance en espèces pour les familles avec enfants les plus vulnérables", plaide Adeline Hazan. L'augmentation de la pauvreté infantile en Europe orientale et en Asie centrale pourrait entraîner la mort de 4.500 enfants supplémentaires avant leur premier anniversaire et engendrer des déficits d'apprentissage chez 117.000 enfants supplémentaires en décrochage scolaire pour la seule année 2022, alerte aussi l'Unicef.