C'est un soulagement pour des millions de citoyens. Dimanche dernier sur les ondes de MFM Radio, le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, en sa qualité de Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal et membre de la troïka gouvernementale, a annoncé la volonté de l'Exécutif de supprimer la TVA. S'inscrivant dans le cadre du PLF 2023, cette disposition permettra de réduire les prix des médicaments. Jusqu'à aujourd'hui, la majorité des médicaments étaient taxés à hauteur de 7%, ce qui rapportait à l'Etat plus de 2 milliards de dirhams. Nonobstant, la suppression de cette TVA rendra non seulement les médicaments plus accessibles, elle soulagera également les caisses des organismes de prévoyance sociale. L'accessibilité des médicaments est un des grands enjeux du chantier royal de généralisation de la couverture médicale. Par rapport au niveau de vie des citoyens, le prix du médicament au Maroc reste élevé et ne permet pas un suivi médical dans les meilleures conditions. D'où une nouvelle vision dans ce domaine, qui sera pilotée par la nouvelle Agence du Médicament. Il faut certes se réjouir de ces avancées, mais le sujet des médicaments au Maroc est loin d'être réglé. Si l'Etat consent un effort financier pour baisser les prix, qu'en est-il de l'industrie pharmaceutique ? En 2020, le Conseil de la Concurrence avait rendu public un avis concernant la situation de la concurrence dans le marché du médicament au Maroc. Il en ressortait qu'il s'agissait d'un marché « très administré » et « très réglementé » dont le cadre légal et juridique reste «inapproprié» et «dépassé». De plus, la politique pharmaceutique nationale, «fragmentée » et «incohérente», ne permet pas aux laboratoires d'améliorer leur offre. Tout cela fait que les médicaments génériques, fabriqués localement et moins chers, pâtissent d'une pénétration du marché ne dépassant guère les 40%, en-deçà d'une moyenne mondiale de 60%. Il est urgent que l'Etat trace une nouvelle feuille de route pour ce secteur, avec le souci premier de rendre les médicaments plus abordables aux citoyens. SM le Roi a lui-même tracé le chemin de l'innovation dans l'industrie médicale, avec le plus grand projet industriel de vaccins et produits biologiques sur le continent africain. A nos industriels de suivre, et au gouvernement de les accompagner dans cette voie. Soufiane CHAHID