Après deux ans d'absence dus au Covid-19, la cérémonie d'ouverture de la 22ème édition du Festival national du film (FNF), organisée jusqu'au 24 septembre, a été marquée par un hommage spécial rendu à feu Noureddine Saïl, qui a contribué grandement au développement du cinéma marocain, africain et international. Les organisateurs ont aussi rendu hommage à la productrice Souad Lamriki et au réalisateur Mohamed Abderrahman Tazi, tout en commémorant une panoplie d'artistes et de réalisateurs décédés entre 2020 et 2022, dont Abdel Azim El Shennawy, Aziz Saadallah, Touria Jebrane, Aziz El Fadili, Hammadi Ammor et Ahmed Badouj, entre autres. L'ouverture de l'édition a également été ponctuée par la projection de deux films du réalisateur Mohamed Abderrahman Tazi, à savoir «Le voleur d'images» (1995) et «Le grand voyage" (1981), avec pour scénariste Noureddine Sail dont on oublie souvent qu'il est également un romancier, et producteur caché par la critique de cinéma. Le programme de cette 22ème édition du Festival national du film comprend également une table-ronde sur «Le marché du film», qui permettra la discussion des sujets portant sur la distribution et l'exploitation des films à l'ère de la numérisation, ainsi que des rencontres professionnelles pour débattre de la réalité du cinéma national et des perspectives de son développement, outre la présentation de la production cinématographique pour les années 2020 et 2021, et d'autres activités parallèles. Dans ce contexte, l'avenir du soutien à la production cinématographique nationale en question a fait objet de débat sous le thème : «l'avenir du fonds d'aide à la production cinématographique nationale», le temps d'une conférence organisée en marge de cette 22ème édition du Festival national du film. Animée par la présidente de la Commission d'aide à la production des oeuvres cinématographiques, Rita El Khayat, la rencontre s'est fixé pour objectif une discussion sereine sur les aides au cinéma et l'échange sur les résultats de ce soutien qui font, à l'issue de chaque session, l'objet d'un discours souvent critique. Le CCM avec «Feu Noureddine Saïl s'était fixé pour objectif d'augmenter considérablement le nombre des productions cinématographiques marocaines», fera-t-elle remarquer avant d'ajouter «nous avons atteint cet objectif, puisque nous sommes entre 20 jusqu'à 35 films marocains, toutes catégories confondues... Nous avons pu dépasser un pays comme l'Egypte, qui était dans les années 50, le deuxième producteur mondial de films dans le monde après les Etats-Unis». Ce système de subvention qui semble avoir atteint ses limites doit se réinventer, selon Rita Al Khayat affirmant qu' « Il faut inventer un autre système», comme la mise en place des primes de qualité avec un pourcentage fixe, en fonction des entrées de salles de cinéma, par exemple. Rita El Khayat a par ailleurs suggéré de s'orienter vers un modèle de fonds privé, faisant remarquer qu'en France, le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) établit, aujourd'hui, un système de prix d'achat des productions, «un modèle réussi qu'on peut adopter au Maroc». Le programme de cette édition a prévu de se pencher également sur le «Marché du film», qui évoquera les questions liées à la distribution et à l'exploitation des films.