Les perspectives du développement durable étaient au cœur du webinaire organisé par l'Institut groupe CDG, le 13 septembre. Malgré les efforts consentis jusqu'à présent en matière de développement durable, l'agenda 2030 est loin d'être accompli, martèlent des professionnels. S'exprimant lors d'un webinaire organisé par l'Institut groupe CDG, le 13 septembre, Manal El Abboubi, Professeure universitaire à l'Université Mohammed V à Rabat, a souligné que malgré les efforts déployés par les politiques publiques en termes de développement durable (DD), « le chemin à parcourir reste long ». Outre le plan organisationnel, le développement durable est une affaire de comportement individuel sur laquelle il y a toujours du travail à faire. « La formation des citoyens de demain, du jeune âge jusqu'au plus haut au niveau stratégique, qui est de plus en plus incarné dans les stades de formation, n'est pas jusqu'à présent prioritaire », ajoute-t-elle. A l'instar des expériences réussies en France comme aux Etats Unis, les entreprises sont appelées, selon Damien Navizet, Directeur de projet stratégique à la Caisse des Dépôts en France, à « changer leurs pratiques d'investissement en conformité avec les principes de développement durable pour aboutir à une entreprise à mission ». Ses modes d'organisation sont définis selon sa raison d'être qui est au cœur du sujet de développement durable. Pour sa part, Mustapha Lahboubi, directeur du pôle stratégie et développement à la CDG, a souligné que le défi actuel de la Caisse est de passer de la notion stratégique en matière de développement durable à une réalité sur le terrain, « surtout que le groupe se positionne comme un grand acteur économique au Maroc ». Et de poursuivre que malgré les challenges financiers, sociaux et sociétaux qui s'imposent, la CDG est dans « une logique progressive ». Dans ce sillage, il a souligné qu'un dispositif de gouvernance penchant sur les enjeux de développement durable, notamment dans les comités stratégiques du groupe, a été mis en place et qu'il fait l'objet d'évaluation en termes d'impact de développement durable. La CDG se penche aussi sur la formation en matière de développement durable. A cet effet, « le groupe dispose d'un dispositif d'accompagnement de formation des collaborateurs et effectue une veille continue sur les dernières pratiques du développement durable, les dernières orientations émanant des institutions marocaines ou étrangères », a-t-il ajouté. Afin d'accélérer le chantier de développement durable au Maroc pour accentuer cette logique et culture au sein de l'ensemble de la société, Mathilde Dufour, directrice du département de recherche développement durable de Mirova, a souligné l'importance de « s'attaquer à ces sujets challenges de DD (la protection des écosystèmes, la lutte contre le changement climatique...) en prenant en compte les externalités des parties prenantes ». Au-delà du plan organisationnel, cette démarche insiste sur la personnification de l'orientation de DD au sein d'une institution. « Il doit y avoir des personnes qui incarnent l'orientation de DD et autour desquels les entreprises et collaborateurs peuvent se référer », tient à préciser Mustapha Lahboubi, tout en rappelant que cette politique est en plein de conception et de construction au sein de la CDG. Pour une large frange des universitaires et experts qui ont participé à ce webinaire, le travail collaboratif et territorialisé est le chemin à suivre pour rendre le développement durable une réalité. « Les différents acteurs économiques du Maroc sont appelés à mettre en commun les expertises pour relever les challenges d'aujourd'hui et de demain afin de réaliser un impact positif sur la société et le pouvoir économique », insiste Manal El Abboubi, professeure à l'Université Mohammed V à Rabat.