Depuis lundi 5 septembre, jour des retrouvailles des bancs de l'école par les élèves à l'occasion de la rentrée scolaire 2022-2023, c'est le rush sur les librairies de la ville. Entre le marteau et l'enclume de l'augmentation drastique des prix de certaines fournitures scolaires, les parents mènent une course infernale pour être à jour avec les cartables de leurs enfants. Manuels, cahiers et fournitures scolaires, tout doit y être. Et la facture est parfois plus salée que prévu...
Devant les librairies de la ville, la ruée vers les fournitures scolaires bat son plein. Avec leurs listes de fournitures, des dizaines de parents essaient d'éviter les queux interminables, passant d'une librairie à une autre, pour être les premiers servis.
Pour Hassan El Kamoun, vice-président de l'association des librairies indépendantes (ALI) au Maroc, plus de la moitié des manuels scolaires destinés aux établissements d'enseignement public ne sont pas encore disponibles sur le marché.
Le vice-président de l'ALI rappelle dans ce sens que certains livres destinés aux lycéens sont toujours absents des rayons des librairies. « Certains livres ne sont pas encore disponibles dans les librairies en particulier ceux destinés aux lycéens, parce que le ministère n'a pas subventionné cette catégorie. Cela a eu un impact sur les revenus des libraires, qui ne vont pas, pour la majorité, s'aventurer à s'en procurer », a-t-il souligné. Les fournitures scolaires ont subi une forte augmentation cette année, allant jusqu'à atteindre 20 dirhams pour les prix de certains cahiers, notamment ceux des formats 96 et 192 pages, et près de 50 dirhams pour les cartables, a affirmé Mostapha Lokmi, libraire à El Jadida. Cette situation nécessite, selon lui, de restaurer un contrôle rigoureux sur tous ceux qui profitent de cette conjoncture pour « pratiquer les prix qu'ils veulent ».
En quête de certains manuels scolaires introuvables, Jamila Sanad, nous a confié que cela fait plus d'une semaine qu'elle cherche des livres pour sa fille qui passe en CE6. Les livres de français et de mathématiques sont introuvables s'inquiète-t-elle.
Contrairement au secteur privé où la majorité des avis conviennent que presque tous les manuels sont disponibles, celui du public souffre en effet de l'absence de certains livres scolaires, notamment les dernières versions des manuels du CE5 et CE6 qui ne sont pas encore disponibles, puisque les éditeurs n'ont eu l'autorisation d'impression que le mois dernier.
Ceci montre, si besoin est, le gap entre les deux secteurs public et privé, qui ne sont pas logés à la même enseigne, puisque selon Hassan El Kamoun, « certaines écoles se sont tout bonnement substituées aux imprimeurs et aux libraires étant donné qu'elles fournissent elles-mêmes les manuels aux élèves ».
« Cette pratique est interdite par la loi. D'ailleurs, l'année dernière, le parlement a validé la loi qui interdit clairement aux établissements privés de vendre les livres dans leurs établissements », a conclu Hassan El Kamoun.