Depuis l'Antiquité jusqu'aux temps modernes, en passant par les périodes de guerre ou de paix, de crise ou de prospérité, on ne saurait imaginer l'existence d'un pays sans culture, ou d'un art vide des expressions sociales. Et même la civilisation ne pourrait être fondée dans un pays qu'à travers la formation de sa culture. Comment la culture d'aujourd'hui est dépourvue de création et de hautes valeurs humaines ? Comment la civilisation occidentale, qui se considérait comme la plus élaborée de la planète, a-t-elle pu commettre des horreurs catastrophiques, en adoptant la traite des Noirs, la colonisation raciste, en provoquant deux guerres mondiales et une grande crise ? Il est vrai que le monde contemporain passe par une crise ; certains penseurs la conçoivent comme une crise de croissance et même de mutation. Déjà, au XIXème siècle, le monde assistait à deux grandes révolutions : la révolution industrielle et bourgeoise d'un côté, et la révolution culturelle et sociale de l'autre. Ainsi, il y avait eu ces puissances impérialistes qui exploitaient le monde et ces sociétés capitalistes qui se manifestaient par le commerce et l'industrie. Ces sociétés prônaient la mécanique et la polytechnique, en dénigrant l'art et la culture ; elles favorisaient les concentrations industrielles au détriment de l'artisanat, et les arts mécaniques au détriment des arts libéraux, préférant faire valoir le technicien exécutant, en marginalisant l'artiste et l'écrivain. C'est le siècle des premiers mouvements culturels et des doctrines philosophiques et politiques. Le romantisme et le réalisme triomphaient. Les Etats-Unis devinrent une grande puissance. Les idées de la révolution se répandaient à partir de la France en Europe, surtout dans les pays occupés. Le cheminement des idées révolutionnaires se poursuit un peu partout parmi les intellectuels. Les colonies d'Amérique du Sud se soulevaient pour l'indépendance dès le début du XIXème siècle. Avec ces idées révolutionnaires apparaissent le socialisme, le communisme et l'anarchisme, des courants réagissant contre l'impérialisme et le capitalisme. Avant la première guerre mondiale, l'Europe dominait, ainsi, le monde, avec son avance économique, sa supériorité scientifique, industrielle et militaire. A part les Etats-Unis et le Japon, les autres pays subissaient son emprise économique ou politique. Seulement, animés par la convoitise de la colonisation, les Etats européens rivalisaient entre eux pour accroître leur puissance. Ce qui suscita des tensions débouchant sur la Grande Guerre. Après cette guerre catastrophique, les idéologies économiques et politiques se confrontent, suscitant des cultures variées, caractérisées par la différence ; le capitalisme effréné, malgré sa faillite durant la Dépression, se dresse, voulant étrangler le communisme austère qui s'est montré un adversaire redoutable. Les rapports de puissance mondiaux se figent dans un système dualiste : deux blocs dominent la planète, l'un dirigé par les Etats-Unis, l'autre par l'U.R.S.S. L'ensemble des pays peu industrialisés, groupés dans l'idéologie du Tiers-monde, sert souvent d'enjeu aux deux Grands. Certains d'entre eux choisissent la neutralité. Azzam MADKOUR