Les Marocains se lancent désormais avec plus de passion dans l'entrepreneuriat, notamment grâce aux divers programmes lancés en partenariat avec plusieurs institutions à la fois nationales et internationales. Détails. Perçu comme étant l'une des solutions pour faire face au chômage, l'entrepreneuriat attire de plus en plus les autorités publiques marocaines, en témoigne les divers programmes mis en place dernièrement, à leur tête « Forsa ». Ce dernier, qui redonne une lueur d'espoir aux jeunes marocains, a désormais pour but principal de créer de l'emploi afin de réduire le taux de chômage. Dans ce cadre, la création d'entreprises et l'auto-entrepreneuriat au Maroc constituent un important « projet sociétal », à la lumière notamment de la dynamique que connait l'économie nationale. Un fait qui a été souligné par les participants du séminaire« FORSA by MYCSS » organisé par le MoroccanYouth Center of Strategic Studies (MYCSS). Ce séminaire marque, selon le président du MoroccanYouth Center of Strategic, « le lancement de l'Académie de l'entrepreneuriat qui s'inscrit dans le cadre des activités que veille le centre à organiser pour accompagner les jeunes et faciliter leur insertion professionnelle, et veille à doter les jeunes porteurs de projets des différentes informations à même de les aider à créer leurs entreprises ». Et d'ajouter que ladite Académie, lancée en partenariat avec plusieurs institutions nationales et internationales, se tiendra tout au long du mois de juin courant, sera marquée par l'organisation d'une série de formations qui permettront aux jeunes d'explorer le monde de l'entreprenariat, en ce qui concerne notamment la relation de l'entrepreneur avec les banques, les fournisseurs, les clients et l'Etat, ou ce qui a trait à l'environnement macro-économique. « Ces formations, qui seront animées par des spécialistes et des experts dans différents domaines, concernant entre autres les domaines des technologies modernes, de la couverture sociale, de la législation, du financement et des ressources humaines », a-t-il ajouté. En effet, les participants à ce séminaire ont incité les porteurs de projets à développer leur esprit d'entrepreneuriat en ayant une vision claire de leur projet (le service offert, la catégorie ciblée, le coût, la valeur ajoutée...) et de faire preuve de détermination et de persévérance. Par ailleurs, ils ont mis l'accent sur l'importance de l'étude financière des projets et la nécessité pour les porteurs de projets de maitriser aussi bien les aspects techniques que financiers, relatifs à la réalisation de leurs projets. Création d'emplois par l'entrepreneuriat Dans le même contexte, le Maroc, conscient de l'importance de l'entrepreneuriat, a signé, la semaine dernière à Rabat, une convention conjointe avec la Tunisie pour soutenir la création d'emplois décents par l'entrepreneuriat, le développement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) et les politiques d'emploi inclusives. Paraphée par le ministre de l'Inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri et le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle de la Tunisie, NasreddineNsibi, dans le cadre de la Conférence régionale pour l'Afrique du Nord, cette déclaration constitue un appel pour un nouveau modèle de création d'emplois par des investissements dans l'entrepreneuriat et les TPME. En marge de la cérémonie de signature, M. Sekkouri a indiqué que cette initiative constitue un changement de paradigme fort, affirmant que cette déclaration de Rabat connait un engouement de plusieurs pays africains, notamment l'Egypte et le Nigéria et bien d'autres. Le ministre a dans ce sens souligné la nécessité de passer par des réformes importantes. « Le Maroc est pleinement dedans, à travers un programme gouvernemental très ambitieux pour tout ce qui est entreprises innovantes, entrepreneuriat et TPE, d'abord par un cadre juridique adéquat, des financements nouveaux, un accès au marché renforcé et un accompagnement de qualité, en plus d'une grande stratégie d'appui à l'emploi et à la formation professionnelle pour aider les TPE à s'accrocher au marché et à être compétitives dans le cadre de la marche globale de l'économie nationale », a-t-il fait observer. De son côté, M. Nsibi a relevé, que l'appel de Rabat est « une sorte de consensus selon lequel nous allons travailler sur des problématiques communes auxquelles on fait face au Maroc, en Tunisie et dans la Région », notant que les deux parties vont pouvoir compter sur l'appui de plusieurs partenaires, notamment la plateforme MENA jobs, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, l'Agence française de développement (AFD) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Les deux ministères tunisien et marocain en charge de l'emploi ont envisagé un changement de paradigme dans leurs stratégies afin de placer l'emploi au centre du processus de développement économique et social. « Les deux ministères ont un rôle important à jouer en fixant des objectifs spécifiques en termes de création d'emplois au profit des différentes populations cibles et en orientant des investissements privés vers des secteurs économiques porteurs et des chaînes de valeur à fort potentiel », note ledit appel. Siham MDIJI