Le président tunisien Kaïs Saïed a publié mercredi un décret pour un référendum sur une nouvelle Constitution le 25 juillet, ignorant les appels de l'opposition à revenir sur cette décision controversée. Kaïs Saïed a nommé la semaine dernière le professeur de droit Sadock Belaïd à la tête d'un comité consultatif afin de rédiger une nouvelle Constitution pour une "nouvelle république", excluant les partis politiques de la restructuration du système politique. Les principaux partis politiques tunisiens ont annoncé qu'ils boycotteraient cette restructuration unilatérale du système politique. La seule question qui sera posée lors du référendum sera: "Etes-vous d'accord avec la nouvelle Constitution ?", indique le journal officiel. Le vote débutera à 06H00, heure locale, et se terminera à 22h00 le 25 juillet, est-il ajouté. Saied a nommé la semaine dernière le professeur de droit Sadiq Belaid à la tête d'un comité consultatif, composé de doyens de droit et de sciences politiques, pour rédiger une nouvelle constitution pour une "nouvelle république" et exclure les partis politiques de la restructuration du système politique. Les principaux partis ont déclaré qu'ils boycotteraient les changements politiques unilatéraux et se sont engagés à intensifier les protestations contre eux. L'Union générale tunisienne du travail, qui a une forte influence, a également refusé de participer au dialogue limité et formel proposé par le président alors qu'il réécrit la constitution. Grève nationale en perspective Le syndicat a également déclaré qu'il organiserait une grève nationale dans les entreprises publiques et les emplois publics pour protester contre la mauvaise situation économique et le gel des salaires. Sadiq Belaid a déclaré plus tôt mercredi qu'il poursuivrait la rédaction de la nouvelle constitution "avec tous ceux qui y participeraient" après que d'éminents universitaires aient refusé de la rejoindre, faisant craindre que la nouvelle constitution ne fasse pas l'objet d'un large consensus. Depuis qu'il a pris le pouvoir exécutif l'été dernier et qu'il a dissous le parlement pour gouverner par décret, Saïd a déclaré qu'il remplacerait la constitution démocratique de 2014 par une nouvelle constitution par référendum et qu'il organiserait de nouvelles élections législatives en décembre. Ses opposants l'accusent d'avoir mené un coup d'Etat qui a sapé les acquis démocratiques du soulèvement de 2011 qui a déclenché le printemps arabe, mais il affirme que ses mesures sont légales et nécessaires pour sauver la Tunisie d'une crise politique de longue date.