Une étude d'une équipe de chercheurs de l'Université McGill a révélé jeudi qu'habiter dans un rayon de 50 kilomètres autour d'une forêt qui a été ravagée par les flammes augmente les risques de cancers des poumons et de tumeurs au cerveau. L'étude démontre que le risque de cancer du poumon augmente de 4,9% et le risque de développer une tumeur au cerveau de 10% chez une personne résidant à proximité d'un feu de forêt.
Pour parvenir à ces résultats, l'équipe de chercheurs a suivi 2 millions de Canadiens sur une période de 20 ans. La recherche exclut cependant les personnes vivant dans des villes de plus de 1,5 million d'habitants pour limiter toute confusion potentielle.
"La taille du risque est faible, mais ce qui est important c'est la prévalence des expositions. C'est le fait que beaucoup de gens sont touchés par cette exposition", explique le professeur adjoint au département d'épidémiologie de l'Université McGill et coauteur de l'étude, Scott Weichenthal.
Il explique que les particules toxiques émises par la fumée des feux de forêt peuvent se retrouver dans l'air, mais également dans l'eau, le sol et la poussière des maisons. Et comme les feux de forêt se produisent souvent dans les mêmes régions, certains habitants peuvent être touchés plusieurs fois au cours de leur vie.
L'étude de l'Université McGill n'est pas la première à s'intéresser à l'impact de la fumée générée par les feux de forêt sur la santé humaine. L'année dernière, une étude californienne révélait que la fumée des feux de forêt est plus nocive pour la santé que les émanations des voitures.
En 2020, une autre étude avait, quant à elle, déterminé que l'effet des feux de forêt était presque immédiat sur le système respiratoire et cardiovasculaire. (MAP)