L'Office chérifien des phosphates (OCP) vise à renforcer la coopération avec le Brésil pour répondre à ses besoins en matière d'engrais, a annoncé le président de l'OCP, Mostafa Terrab, lors d'une rencontre tenue jeudi à Rabat avec le ministre brésilien de l'Agriculture, Marcos Montes, qui est en mission officielle au Maroc. Le géant marocain des phosphates affirme de plus en plus sa position de fournisseur mondial de phosphate. Lors de la rencontre, un projet relatif à l'ouverture d'une nouvelle unité de traitement par le groupe OCP au Brésil pour fabriquer des produits phosphatés a été évoqué, révèlent des médias brésiliens.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des visites organisées par le ministre brésilien Marcos Montes au Maroc, en Egypte et en Jordanie pour discuter de l'augmentation des importations d'engrais en provenance des unités de production de ces pays.
Le chef de l'OCP a également exposé les plans de l'Office chérifien pour investir à l'étranger. « Nous ciblons le Brésil, car y construire une usine serait très utile », a déclaré Terrab lors de la réunion, ajoutant que la principale société marocaine de phosphate est prête à donner la priorité au marché brésilien. Le projet n'en est donc qu'au stade des discussions initiales.
Pour rappel, les besoins du Brésil en engrais dépendent à 85% des importations en provenance de Russie et de Biélorussie, tandis que le Maroc demeure le troisième fournisseur des pays d'Amérique latine après ces deux pays.
Le géant marocain des phosphates avait fait part, en mars 2022, de son intention de prendre des mesures afin d'augmenter la production d'engrais de 10 % en 2022 pour répondre à la demande mondiale croissante.
Cette annonce intervient malgré la perte d'approvisionnement en ammoniac produit en Russie, une substance clé pour la fabrication d'engrais. La production en Ukraine s'est arrêtée au milieu de la guerre qui fait rage, tandis que la Russie a également interrompu les exportations en raison des sanctions de l'Occident.
Le groupe prévoit d'augmenter sa production à 11,9 millions de tonnes en 2022, contre 10,8 millions de tonnes l'année précédente.