L'Egypte, avec laquelle le Maroc entretient des relations de plus en plus fraternelles et amicales, vient de réaffirmer par la voix de son Ministre des Affaires Etrangères, M. Sameh Choukri, son «soutien à l'intégrité territoriale du Maroc et son engagement en faveur du règlement par l'ONU de la question du Sahara marocain». Cette déclaration importante, émanant du chef de la Diplomatie d'une grande puissance régionale, souligne l'alignement désormais évident de la grande majorité des pays arabes sur la position marocaine. Elle intervient trois mois après celle, remarquée, de l'ambassadeur égyptien à Rabat exprimée au moment même où le Président algérien Abdelmajid Tebboune effectuait une visite éclair au Caire pour y rencontrer le Président Egyptien, Abdelfattah Al Sissi. C'était en janvier, lorsque Son Excellence Yasser Mostafa Othman affirmait sur un ton franc et sans détour, au gré d'une interview publiée à point nommé sur le média marocain Hespress, que : «L'Egypte soutient fermement l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc et rejette toute ingérence dans ses affaires intérieures ainsi que toute atteinte à son intégrité territoriale». Le message était alors on ne peut plus clair à destination d'un régime algérien qui tentait d'obtenir l'onction de l'Egypte et des monarchies du Golfe en prévision de l'organisation sur son sol du Sommet de la Ligue arabe prévu en mars, puis déprogrammé, puis apparemment reprogrammé pour le mois de novembre prochain. Pour se rendre compte de l'importance de l'actuelle position égyptienne à l'égard de notre Cause Nationale, il faut l'analyser à l'aune de l'ancien et désormais révolu alignement aveugle du régime de Nasser et de ses officiers libres sur les thèses bellicistes de l'Algérie et séparatistes de ses pantins du Polisario. Autrefois alliée inconditionnelle de l'Algérie dans son bras de fer avec le Maroc, l'Egypte est devenue aujourd'hui un soutien majeur à l'intégrité territoriale du Maroc. Certes l'actuelle position de l'Egypte est le fruit d'un alignement géopolitique favorable où ses intérêts sont dictés par ses alliances avec nos amis du Conseil de Coopération du Golfe (CGE), Arabie Saoudite et Emirats Arabes Unis (EAU) en tête, ainsi qu'avec l'allié traditionnel américain. Certes cette position pourrait gagner davantage en clarté si elle était exprimée de manière plus franche à l'image des positions sans ambiguïté de nos alliés du Golfe, de l'Amérique et récemment de l'Espagne en faveur de la marocanité du Sahara. Mais tout indique aujourd'hui que cela ne saurait tarder, et lorsque ce moment viendra où l'Egypte inaugurera son consulat à Lâayoune ou à Dakhla, on verra comment nos voisins de l'Est réagiront et quelles contre-mesures ils oseront prendre. Majd EL ATOUABI