Selon Bank Al-Maghrib, l'activité économique aurait affichée, sous l'effet du conflit en Ukraine et des conditions climatiques défavorables, un net ralentissement au premier trimestre 2022. L'activité économique nationale a poursuivi son redressement, quoiqu'à un rythme moindre, au 4ème trimestre 2021, période ayant été marquée par la fermeture des frontières à partir de fin novembre à la suite de l'apparition du variant Omicron, souligne Bank-Al-Maghrib. Le PIB s'est accru de 6,6%, avec une progression de 5,6% pour les activités non agricoles et une expansion de 18,9% pour la valeur ajoutée agricole, explique la banque centrale dans sa revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière du mois d'avril 2022. Sur l'ensemble de l'année 2021, poursuit la même source, la croissance économique aura marquée un bond de 7,6% après une contraction de 6,3% en 2020, reflétant un accroissement de 6,4%, contre une baisse de 5,8%, de la valeur ajoutée non agricole et de 18,9%, au lieu d'un recul de 8,6%, de celle agricole à la faveur de la bonne campagne agricole 2020/2021. « Pâtissant d'un environnement extérieur difficile, en lien notamment avec le conflit en Ukraine, et de conditions climatiques défavorables ayant marqué l'actuelle campagne agricole, l'activité économique aurait affiché un net ralentissement au 1er trimestre 2022 », prévoit Bank Al-Maghrib.
Evolution sectorielle
Au niveau sectoriel, la campagne agricole actuelle reste caractérisée par un déficit pluviométrique important au niveau de l'ensemble des régions, atteignant au 31 mars 2022, 35,8% par rapport à la campagne précédente et 34,1% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Le taux de remplissage des barrages demeure également faible, se limitant au 8 avril à 34,1% contre 50,9% la même date un an auparavant. Pour les industries de transformation, leur valeur ajoutée s'est accrue, en glissement annuel, de 5,5% au 4ème trimestre 2021 après 0,9% une année auparavant, reflétant notamment la bonne performance des branches de l'alimentaire et tabac (+8%), de l'industrie mécanique, métallurgique (+7%) et du textile et habillement (+8,2%). Du côté de la demande, le rythme de progression s'est accéléré pour la consommation des ménages à 5,1% au 4ème trimestre de 2021, après 0,4% au même trimestre une année auparavant, et pour la consommation des administrations publiques à 5,2% contre un recul de 3,5%. S'agissant de l'investissement, il a enregistré un rebond de 13,1% au lieu d'un repli de 14,7%. Pour ce qui est des échanges extérieurs, Bank Al-Maghrib fait remarquer que les exportations de biens et services, en volume, se sont accrues de 3,1% et les importations de 5,3% après des baisses respectives de 7,7% et de 6,7%. Sur le marché du travail, après une perte de 432 mille en 2020, la situation a connu un relatif redressement en 2021, avec une création de 230 mille postes dont la moitié dans les services. Tenant compte d'une entrée nette de 309 mille demandeurs d'emplois, le taux de chômage s'est aggravé de 0,4 point à 12,3% globalement. A. CHANNAJE