Selon les résultats d'une nouvelle étude du CESE, la majorité des Marocains sont insatisfaits quant aux revenus octroyés par les régimes actuels des retraites, et estiment que l'âge idéal à la retraite est entre 60-65. Le CESE (Conseil Economique Social et Environnemental) vient de dévoiler les résultats de sa consultation relative à la réforme du système de la retraite au Maroc. Lancée du 3 au 14 février 2022 sur sa plateforme numérique « OUCHARIKO », la consultation a été ouverte à 14773 personnes pour interagir, débattre et formuler des propositions sur ce chantier si crucial pour l'avenir du pays et le bien-être de ses citoyennes. Sachant que le débat a été déjà entamé par l'alerte que le CESE a publiée en février 2022 autour du même sujet. Les résultats de cette enquête laissent indiquer généralement que la réforme du système de la retraite va au-delà des paramètres de l'âge de sortie à la retraite et des cotisations et où l'Etat contribue plus à travers des recettes fiscales pour améliorer l'équilibre et la pérennité des caisses de retraites. En détail, l'étude montre que 89% des répondants se disent non satisfaits quant aux revenus octroyés par les régimes actuels des retraites dont 58% estiment qu'ils sont insuffisants. En matière de cotisation, 51% des répondants estiment que la réforme des retraites signifie pour eux cotiser moins. Âge idéal de départ à la retraite
Concernant l'âge idéal de départ à la retraite, les résultats de la consultation, publiés le 22 courant, montrent que 90% des participants estiment que c'est entre 60-65. Seulement 10% des répondants estiment que 65-70 ans est la tranche d'âge idéale pour un départ à la retraite. Concernant le niveau de la pension des retraités par rapport à leurs salaires, 74% des participants estiment que la pension de la retraite doit être équivalente au salaire, 16% estiment que la pension doit être supérieure au salaire alors que seuls 10% des participants estiment que la pension doit être inférieure au salaire. En matière de l'instauration d'un revenu minimum vieillesse au bénéfice des personnes dépourvus d'une pension de retraite, 94% des participants approuvent cette mesure solidaire. Ils sont 47% à proposer une pension supérieure à 2500 DH. 28% ont proposé une pension de vieillesse allant de 1000 à 1500DH. Cependant 25% des participants ont proposé d'autres tranches de revenus minimum dépassant les 2500 DH, et certains d'entre eux ont recommandé dans leurs propositions l'instauration d'une pension adéquate aux coûts de la vie dans le milieu de résidence et garantissant une vie décente. Concernant la mise en place des mesures dites de « discrimination positive » dans le calcul des montants des pensions au profit des femmes en activités, des personnes en situation d'handicap et des personnes exerçant des métiers pénibles, la majorité des participants approuvent la mise en place de telles mesures concernant les personnes en situation d'handicap (87%) et les personnes exerçant des métiers pénibles (85%). Propositions S'agissant des mesures proposées pour assurer l'équilibre et la pérennité des régimes de retraites, 51% des participants estiment que l'Etat doit contribuer à travers les recettes fiscales, 23% estiment que la part des cotisations sociales des employeurs et des salariés doivent être augmentés, 14% proposent d'augmenter le nombre d'année pour bénéficier d'une retraite anticipée et finalement 12% recommandent d'augmenter l'âge de sortie à la retraite. Par ailleurs, 51% des participants recommandent une réforme qui va au-delà des paramètres de l'âge de sortie à la retraite et des cotisations et où l'Etat contribue plus à travers des recettes fiscales pour améliorer l'équilibre et la pérennité des caisses de retraites. Les participants à ce questionnaire se sont montrés, en outre, solidaires envers les personnes dépourvus d'une pension de retraite et 94% approuvent l'instauration d'un revenu minimum vieillesse. Ce même élan solidaire a été confirmé respectivement pour les personnes en situation d'handicap (87%), les personnes exerçant des métiers pénibles (85%) et les femmes en activité (52%), pour lesquels les participants recommandent la mise en place de mesure dite « de discrimination positive » dans le calcul de leurs montants de pension. A. CHANNAJE