Depuis le début d'année, les prix du diesel et de l'essence passent de record en record, tirés par la flambée des coûts de fret maritime et le chamboulement des chaînes logistiques, aujourd'hui aggravés sur fond de guerre russo-ukrainienne. Si le cours du baril de pétrole américain est repassé sous la barre des 100 dollars, à l'instar du baril de Brent - l'autre référence du marché - qui avait pourtant frôlé les 140 dollars il y a une semaine, au Maroc, une hausse imminente des prix à la pompe n'est pas exclue et les opérateurs notifient d'ores et déjà les distributeurs pour qu'ils prennent leurs dispositions. La facture s'annonce donc salée pour les automobilistes et autres conducteurs de véhicules motorisés et l'ombre d'une vague de manifestations plane sous nos cieux, comme en témoignent les différents appels à protestation qui se propagent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Déjà, ne serait-ce qu'en début du mois courant, les professionnels du transport routier et les taximen multipliaient les menaces de grèves, évitées de justesse grâce à une promesse d'aide financière par l'Etat en compensation de la hausse des prix des carburants. Mais malgré cette intervention gouvernementale, si une énième hausse est actée, il faut croire que la grogne risque de faire tache d'huile, au point de faire resurgir la mémorable campagne de boycott de 2018, au moment où l'économie nationale a besoin de la contribution de toutes les forces économiques nationales (du petit ménage aux grandes entreprises) pour contrer les effets ravageurs de la conjoncture. Par contre, si la baisse du cours de pétrole, observée ces deux derniers jours suite à la reprise des dialogues entre Kiev et Moscou, se poursuit, les prix à la pompe vont probablement diminuer dans les semaines qui viennent, mais il n'en demeure pas moins vrai que l'accompagnement des ménages restera quand même de mise. Car oui, le gasoil grève les budgets des Marocains, mais pas que...