Human Rights Watch a dénoncé dans un rapport des exactions commises par "l'armée malienne et les groupes islamistes armés" sur les populations. L'ONG demande aux autorités de transition de faciliter le déroulement d'enquêtes indépendantes. Un rapport de Human Rights Watch (HRW) met en cause les forces armées maliennes (FAMa) et les groupes jihadistes. L'organisation non gouvernementale internationale dont la mission est de défendre les droits de l'homme et le respect de la Déclaration universelle des droits de l'homme, accuse et l'armée malienne et les islamistes d'« atrocités ». L'armée malienne et des groupes islamistes armés auraient tué au moins 107 civils dans le centre et le sud-ouest du Mali depuis décembre 2021, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport. Les victimes, dont la plupart auraient été exécutées sommairement, selon HWR, incluent des commerçants, des chefs de villages, des responsables religieux et des enfants. Début mars souligne toujours le rapport, des militaires se seraient livrés à des exécutions extrajudiciaires contre au moins 35 personnes dont les corps calcinés ont été retrouvés près du hameau de Danguèrè Wotoro, dans la région de Ségou indique HWR, qui souligne que c'est l'accusation la plus grave impliquant jusque-là, des membres de l'armée gouvernementale depuis 2012. HWR cite aussi les meurtres présumés de civils par des groupes islamistes armés. Le 16 janvier, des témoins qui se sont confiés à l'ONG soutiennent que « les combattants islamistes armés ont exécuté quatre hommes de l'ethnie dogon qu'ils avaient fait sortir de force d'un convoi de commerçants (...) au motif qu'ils auraient soutenu une force de défense villageoise». Demande d'ouverture d'enquêtes Parmi les exactions attribuées à des groupes jihadistes, HRW cite le massacre en décembre 2021 de 32 personnes qui se trouvaient à bord d'un bus reliant Songho à Bandiagara (centre). Des habitants locaux ont confié à l'ONG que « des combattants islamistes avaient tiré des coups de feu sur un bus conduisant des commerçants à un marché à Bandiagara début décembre 2021, tuant 32 civils, dont au moins six enfants ». Dans un courrier adressé au gouvernement de transition le 4 mars 2022, HWR demande l'ouverture d'enquêtes sur ces crimes. « Ce sont des allégations. Parce que Human Rights Watch n'est pas un organe judiciaire, mais plutôt une ONG avec une autre méthode de travail, précisément le travail avec les témoignages », indique Corinne Dufka, la directrice pour le Sahel de Human Rights Watch. Avant d'ajouter que « c'est pour cela que nous avons recommandé au gouvernement malien de mener des enquêtes en profondeur afin d'identifier les auteurs de ces présumés assassinats et établir la véracité des accusations ». En réponse, le secrétaire général du ministère de la Défense et des Anciens combattants a indiqué dans une réponse datée du 11 mars adressée à l'ONG, que la gendarmerie avait ouvert des enquêtes sur les incidents dans certaines localités et que celles-ci étaient toujours en cours soutient l'ONG.