Le Maroc continue de renforcer les capacités de sa marine militaire grâce à un effort de modernisation de sa flotte qui a fait ses preuves lors des derniers exercices conjoints menés avec les partenaires internationaux. En mettant le paquet sur la Marine royale, l'Armée marocaine renoue avec sa tradition historique et réaffirme sa vocation maritime. Eclairage sur "la navalisation des FAR". Détails. Engagée depuis des années dans un processus de modernisation de ses capacités, la Marine royale multiplie les nouvelles acquisitions d'équipements (frégates et patrouilleurs) et les exercices navals conjoints avec les partenaires internationaux. Les exercices aéronavals d'Atlas Handshake avec la Marine américaine en est le meilleur exemple. À cela s'ajoutent d'autres exercices effectués aux côtés des forces de l'OTAN tels que l'exercice d'interopérabilité qui a eu lieu en début de février et où le Royaume a été représenté par la Frégate Moulay Ismaïl. Ceci dénote d'une nouvelle vocation maritime de l'Armée marocaine, comme le met en avant le nouveau numéro de la revue des FAR qui souligne que le positionnement stratégique du Royaume lui dicte de veiller à la sauvegarde de ses intérêts dans ses espaces maritimes "très convoités". D'où la nécessité d'une marine royale forte capable de relever les défis du XXIème siècle et ceci passe nécessairement par le renforcement de ses capacités d'action. Raison pour laquelle le Maroc attache une importance particulière à la coopération internationale en la matière et à la diversification des partenaires. A travers les différents exercices menés récemment, la Marine royale met le paquet sur l'interopérabilité dans le cadre d'opérations militaires conjointes. Ce genre d'exercices consiste à renforcer la surveillance, le partage de communication et la neutralisation aussi bien des cibles sur la surface de la mer que des cibles sous-marines. Ceci a fait l'objet d'un dernier exercice conjoint entre les marines marocaine et française baptisé "Chebec 2021". Le Maroc y a employé la Frégate Moulay Ismaïl, qui a opéré aux côtés de la frégate française "Guépratte" dans des entraînements de perfectionnement aux combats aéromaritimes. Les deux armées ont mené conjointement des opérations de lutte antiaérienne et anti-surface ainsi que des manœuvres de reconnaissance des menaces de surface et d'appontage. Bref! Des exercices d'ampleur. Cet exercice a vu également des opérations de simulation d'intervention dans des cas d'urgence comme des cas d'incendie. Il a également permis d'évaluer les capacités réelles de la Frégate Moulay Ismaïl, et le degré de préparation de formation de son équipage. Ces corvettes se distinguent par leur capacité de naviguer en haute mer avec des capacités adaptées aux combats au littoral. En plus de cela, la Marine royale est dotée de vingt patrouilleurs. Le Royaume continue de développer sa flotte maritime. Des négociations ont été annoncées concernant l'achat de frégates européennes multi-mission auprès de l'Italie. Le Maroc négocie également l'achat de nouveaux patrouilleurs rapides de fabrication turque. Selon Charki Roudani, spécialiste des questions géostratégiques, la "navalisation de l'armée marocaine" est d'une importance extrême. L'expert estime qu'en une décennie, la Marine royale s'est modernisée qualitativement et quantitativement à travers l'acquisition de plusieurs frégates ultramodernes et des patrouilleurs de dernière génération. Si le Royaume accorde autant d'importance à moderniser sa flotte, c'est parce qu'il est perçu par ses partenaires et notamment les Etats unis comme un pays essentiel dans la politique géostratégique américaine en Atlantique. En modernisant sa flotte, le Maroc renoue avec sa tradition historique d'un pays tourné vers la mer, comme c'était le cas aux 17ème et 18ème siècle où les corsaires salétins sillonnaient l'Atlantique et la Méditerranée et étaient fort redoutés des navires étrangers.