Face au spectre du stress hydrique qui menace le Royaume, le ministère de l'Equipement et de l'Eau parie sur des solutions alternatives. Nizar Baraka a exposé sa stratégie qui se base essentiellement sur le dessalement des eaux de la mer, dont un projet sera bientôt lancé à Casablanca. Détails. La situation des ressources hydriques au Maroc est de plus en plus inquiétante, la situation est d'autant plus alarmante que la pénurie de pluie dure plus depuis longtemps, ce qui a poussé les autorités à faire des prières rogatoires. Force est de constater que les réserves d'eau ont chuté de façon vertigineuse ces derniers mois, cette baisse est estimée à 59%, sachant que les barrages du Royaume contiennent 5,4 milliards de mètres cube. Conscient de l'ampleur du problème que pose le recul des ressources hydriques, le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a reconnu le caractère "structurel" de la pénurie qui menace le Royaume. Lors d'une intervention au journal du soir de 2M, le ministre a rappelé que le taux de remplissage des barrages est passé de 62% en 2018 à 37% en 2021. Un taux qui pourrait baisser encore à 34% pendant l'année courante. Pour faire face à cette situation, le ministère de tutelle a débloqué deux milliards de dirhams, dans le cadre d'un plan d'urgence, pour redresser les bassins hydrauliques les plus impactés par la pénurie, à savoir ceux de Moulouya, Oum Errabiâ et de Tensift. Concernant les zones urbaines, dont la demande sur l'eau est la plus élevée, le Département de Nizar Baraka parie sur l'interconnexion des régions en matière hydrique. Le ministre a cité l'exemple de Casablanca, dont les zones méridionale et septentrionale sont alimentées, en partie, via le Bassin hydraulique de Bouregreg. Aussi, le ministère est-il déterminé à renforcer les projets de dessalement de l'eau de la mer. C'est le cas à Agadir, où l'Office national de l'Electricité et de l'Eau potable (ONEE), a commencé exploiter progressivement les eaux issues du dessalement. Un projet similaire sera lancé dans la capitale économique durant ce mois de février, a précisé le ministre, selon qui, ce projet devrait fournir 300 millions de mètres cube d'eaux dessalées. Les provinces du Sud et les villes du Nord du Royaume sont également parmi les zones prévues par les plans du ministère qui compte renforcer le dispositif de dessalement des eaux de la mer à Laâyoune, Dakhla, Nador et Safi. Concernant Marrakech, elle sera alimentée à travers le barrage de Moulay Youssef qui peut fournir aux habitants de la cité ocre 1 million de mètres cube.