La reprise des relations entre le Maroc et Israël et le rapprochement économique et militaire qui en a découlé ont rapidement été pointés du doigt par le régime algérien comme la preuve ultime d'un complot « maroco-sioniste » contre ses intérêts. Une « machination » qui a été utilisée par les généraux d'Alger et leur porte-voix et néanmoins Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour stimuler le sentiment de solidarité qu'éprouvent les Algériens, tout comme les Marocains, à l'endroit de la cause palestinienne et par la même briser les liens entre les deux peuples voisins. Un objectif plus ou moins atteint, comme en témoignent les micros-trottoirs réalisés à l'occasion de la CAN, où l'on voyait des Algériens lambda traiter le Maroc de «pro-sioniste», tout en lui souhaitant malchance. Toutefois, le régime algérien, qui prétend rejeter toute coopération avec l'Etat hébreu, vient d'être pris la main dans le sac, suite à des investigations du très contesté journal électronique Algérie Part, qui révèlent que la compagnie nationale algérienne des hydrocarbures, Sonatrach, aurait vendu pas moins de 50.000 tonnes de GPL à Israël depuis janvier 2021. Pour tenter de masquer leurs traces, Alger aurait confié ses expéditions au groupe Vitol qui, à son tour, utilisait une compagnie maritime battant pavillon panaméen. Cette dernière se chargeait d'expédier le gaz algérien vers le port israélien d'Ashkelon, d'où il était acheminé à sa destination finale par oléoduc. Un tour de passe qui permettait à l'Etat algérien d'empocher 10 millions de dollars par expédition d'une main et de l'autre continuer à accuser le Maroc de mettre en péril l'équilibre régional par sa reprise des relations avec Israël. Une affaire qui faisait secrètement rage au sein de la direction générale de Sonatrach, mais qui s'est transformée désormais en un énième scandale public, s'ajoutant à celui du «Don» Saïd Chengriha, sans oublier celui de la pénurie des produits de consommation. Sous d'autres cieux, ce genre de révélations déclenche des crises politiques, coupe des têtes et lance des réformes structurelles... Mais chez les généraux, ce sont les théories du complot qui font surface. Peuple algérien, nos compassions ! Anas MACHLOUKH