Interpellé sur l'encombrement des classes, une situation intolérable pour les enseignants et les écoliers, le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmousa, révèle le taux de réduction de cette promiscuité sur les cinq dernières années. En 2021, plus de 56% des familles marocaines, toutes catégories comprises, ont ressenti une dégradation au niveau des services de l'enseignement, selon les chiffres officiels. Un sentiment qui avait lieu bien avant l'avènement de la crise sanitaire et qui continue de s'amplifier vu les lacunes structurelles dont souffre le système de l'Education nationale. La surpopulation au sein des classes, qui est devenue monnaie courante dans l'enseignement public depuis des années, figure parmi les paramètres explicatifs de cette dégradation qualitative de l'école marocaine. Si en 2018, le sureffectif dans les collèges, les lycées et les écoles primaires avait atteint respectivement 26%, 22,9 % et 8,8 %, aujourd'hui, les choses n'ont pas grandement évolué. Dans cette optique, le groupe istiqlalien « Pour l'Unité et l'Egalitarisme » à la Chambre des Représentants a tiré, lundi, la sonnette d'alarme interrogeant le ministre de l'Education sur les mesures prises pour remédier à ce fléau qui «constitue un problème non seulement pour les élèves, mais également pour le corps professoral et les cadres de l'enseignement national de manière générale ». En réponse à cette question, le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, a indiqué que pour pallier cette problématique, son département a commencé par la mise à disposition des ressources humaines nécessaires, précisant que cette année 15.000 enseignants ont été affectés et qu'il serait de même pour l'année prochaine. «Il y a également l'élargissement de l'offre éducative en créant de nouveaux établissements scolaires pour atteindre 11.500 écoles », a ajouté le ministre notant que durant les cinq dernières années, il y a eu la création en moyenne de 170 établissements par an. Ceci a permis de réduire la charge sur les écoles, a indiqué Benmoussa, avant d'ajouter que durant l'année courante, le nombre de classes dans l'enseignement primaire qui dépassent les 40 élèves est de 6%. S'agissant du collège, ce taux est de 11% tandis qu'au sein des lycées, ce pourcentage monte à 12%. Des chiffres que le ministère vise à réduire graduellement en préparant toute une stratégie. Par ailleurs, le ministre a affirmé que ce phénomène d'encombrement est dû également au mouvement migratoire et à la mobilité sociale. Ces mouvements de population peuvent avoir des répercussions considérables sur le système éducatif, notamment des classes surpeuplées avec un soutien sporadique. L'adaptation au grand nombre d'élèves « déplacés » pose un certain nombre de difficultés au niveau des classes et des écoles.