Les potentialités du Maroc en énergies renouvelables et notamment en hydrogène ne sont plus à prouver. C'est ce que révèle un rapport de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) estimant que le Royaume deviendra parmi les principaux producteurs d'hydrogène. Détails. Le rapport "Geopolitics of the Energy Transformation : The Hydrogen Factor" constate que l'hydrogène modifie la géographie du commerce de l'énergie et régionalise les relations énergétiques, laissant entrevoir l'émergence de nouveaux centres d'influence géopolitique fondés sur la production et l'utilisation de l'hydrogène, à mesure que le commerce traditionnel du pétrole et du gaz décline. Ainsi, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), qui a publié le rapport, annonce que le Maroc fait partie des pays les mieux placés pour devenir les principaux producteurs d'hydrogène qui auront le pouvoir d'influencer les prix, vu les politiques de soutien et la disponibilité d'énergies renouvelables. Il fait partie du top 5 aux côtés de l'Australie, le Chili, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis. Sous l'impulsion de l'urgence climatique et des engagements des pays en faveur du "net zéro", l'IRENA estime que l'hydrogène couvrira jusqu'à 12 % de la consommation énergétique mondiale d'ici à 2050. La croissance des échanges et des investissements ciblés sur un marché dominé par les combustibles fossiles et actuellement évalué à 174 milliards de dollars américains est susceptible de stimuler la compétitivité économique et d'influencer le paysage de la politique étrangère, les accords bilatéraux s'écartant considérablement des relations en matière d'hydrocarbures du XXème siècle.
Les producteurs de combustibles fossiles pourraient passer aussi à la fabrication d'hydrogène. C'est le cas de l'Arabie saoudite, qui cherche à devenir « le producteur d'hydrogène vert le moins cher au monde », notamment pour mettre fin à sa dépendance au pétrole et au gaz. Le Financial Times rappelle que « l'hydrogène vert est produit à partir d'électricité renouvelable et l'hydrogène bleu est fabriqué à partir de gaz naturel». Pour atteindre les objectifs climatiques, la deuxième forme doit être combinée à la capture du carbone, afin de limiter l'impact des émissions de gaz à effet de serre.
L'IRENA s'attend à l'émergence d'une « nouvelle cartographie de la géopolitique énergétique » et une «diplomatie de l'hydrogène» remaniée à mesure que la production augmente dans le monde, et surtout dans les pays principalement concernés. Dans le monde, les pays connus pour être les plus grands consommateurs d'énergie (Etats-Unis, Chine, UE, Japon, Inde et Corée du Sud), ont déjà fait de l'hydrogène une composante majeure de leurs plans énergétiques.
Développer la coopération Sud-Sud "Il est impératif de permettre aux pays africains, qui ont peu contribué aux émissions historiques de gaz à effet de serre, de se développer, tout en reconnaissant la nécessité de faire face à l'urgence climatique. La coopération internationale, y compris la coopération Sud-Sud, sera essentielle pour mobiliser des ressources et un savoir-faire à une échelle et à une vitesse proportionnelle aux besoins des économies d'Afrique, de ses communautés et de sa population", a déclaré le directeur général de l'IRENA, Francesco La Camera dont les propos sont cités dans l'analyse.