Plus de 40 organisations et associations de défense des droits humains en Espagne ont signé un manifeste contre les ''frontières intelligentes'' que le gouvernement espagnol a l'intention de mettre en œuvre dans les zones occupées de Sebta et Melilla pour un montant de plus de 4 millions d'euros. Parmi lesquels SOS Racismo, Centre Delàs, Oxfam et les Unions des Manteros de Madrid et de Barcelone, plus de 40 associations et groupes antiracistes ont exprimé leur grave préoccupation à l'égard du projet de frontières intelligentes que Madrid compte mettre en place aux deux villes occupées, Sebta et Melilla. Les signataires du manifeste estiment que ce type de frontières pourrait violer certains principes des droits de l'Homme , notamment en ce qui concerne la protection des données personnelles. En outre, et selon ces associations, le projet « frontières intelligentes » conduira à une atteinte à la vie privée vu qu'il implique la collecte de données pour les frontaliers, et de nombreux groupes vulnérables, ou qui ne bénificient pas de mécanismes de protection de leurs droits. Les signataires dudit manifeste ont exigé qu'elles soient impliquées dans la tâche de supervision et de contrôle du projet, appelant à la fourniture d'audits indépendants pour la société civile afin de surveiller et d'exposer toute violation. Il convient de rappeler que le ministère espagnol de l'Intérieur avait précédemment annoncé en 2019 le lancement du projet « Smart Borders » à Sebta et Melilla, et ce dans le cadre d'un plan global visant à renforcer et à moderniser les frontières des deux villes, tout en refusant d'enlever les lames tranchantes fixées au-dessus des clôtures en fer qui entourent les deux villes occupées, ce qui a provoqué la colère de nombreuses organisations de défense des droits humains.