Dans quelques mois, la région d'Agadir ajoutera à son offre d'attractions touristiques un nouveau parc où les visiteurs pourront observer des lions comme ils le feraient durant un véritable safari. Après le CrocoParc, la région d'Agadir aura bientôt son premier « Lion Parc ». L'information a circulé ces derniers jours dans les réseaux sociaux sous forme d'une photo de pancarte du projet dont le permis de construction a été délivré le 14 mars 2021. Contacté par nos soins, le maître d'ouvrage « Société Aquila Morocco » a confirmé la véracité de l'information en précisant que les travaux de construction ont commencé depuis 4 semaines environ. Ce projet n'a cependant rien à avoir avec le « Safari Parc » annoncé en 2016, si ce n'est qu'il occupera le même site, un terrain forestier de 20 hectares dans la région de Drarka. « The Lion Park of Drarka va offrir aux visiteurs une expérience immersive équivalente à une visite de réserve africaine. Les trois-quarts du site resteront intacts et seront aménagés sous forme de 3 zones. Il y aura une partie où les visiteurs pourront observer des lions d'Afrique, une deuxième partie où se trouveront des lions blancs, et une dernière zone dédiée aux lions de barbarie», explique Hakim Abdel Hafid, associé et gérant d'Aquila Morocco. Diverses installations d'accueil Au vu de la nature forestière du terrain, le projet s'est adapté aux exigences légales en vigueur. « Sur les 20 hectares, seule une superficie de 2.270 m2 sera occupée par des installations qui ne seront pas en dur », précise le porteur du projet. Tous les arganiers que compte le périmètre seront par ailleurs intégrés au site. La société assure qu'elle prendra également en charge de planter d'autres arganiers dans la superficie qu'occupe le projet. « Nous nous sommes également alignés sur les meilleures normes et pratiques environnementales. Nous prévoyons donc d'utiliser des matériaux écologiques, d'installer un système de tri sélectif des déchets et de rationaliser et optimiser l'utilisation de l'eau », souligne Hakim Abdel Hafid. La superficie couverte sera occupée par une vingtaine d'écolodges adossés à une piscine pour les visiteurs qui souhaitent rester plus longtemps sur site. « Il y aura également un espace de soins vétérinaires pour les animaux, un restaurant, une mosquée et des sanitaires pour les visiteurs de passage », détaille le gérant de la société Aquila Maroc. Immersion avec les lions À l'instar des réserves africaines, les visiteurs du Lion Parc de Drarka pourront observer les lions en parcourant avec leurs voitures un circuit spécialement aménagé. « Toutes les mesures de sécurité seront évidemment assurées, mais il y aura bien sûr des règles strictes à respecter : les conducteurs devront fermer leurs vitres et ne jamais sortir de leurs véhicules. Pour les personnes qui ne sont pas motorisées, nous prévoyons des véhicules spéciaux qui pourront les conduire à travers les trois zones dédiées », explique notre interlocuteur. Le projet prévoie également d'offrir aux visiteurs un espace dédié aux spectacles d'autruches dressées. « Notre ambition est de pouvoir contribuer à enrichir l'offre touristique nationale et régionale, avec une attraction intéressante et première en son genre, qui est faite dans le respect des meilleurs standards en matière de qualité et de sécurité. Le projet va par ailleurs permettre d'employer 45 personnes à temps plein », annonce Hakim Abdel Hafid. Une ouverture en 2022 ? En parallèle avec les travaux d'aménagement qui sont en cours, la société Aquila Morocco est actuellement en train de préparer les prochaines étapes avant l'ouverture du parc au public. « Nous avons préparé et anticipé les diverses phases pour finaliser les aménagements dans les meilleurs délais. Après la fin de la construction des installations, nous devrons passer par une phase d'acclimatation pendant laquelle les animaux, les lions notamment, pourront s'habituer à leur nouvel habitat », précise notre interlocuteur qui espère que l'ouverture officielle du Lion Parc pourra se faire avant la fin de l'année en cours. « Idéalement, The Lion Park of Drarka pourra accueillir ses premiers visiteurs quelque part entre août et décembre 2022 », confie Hakim Abdel Hafid. Contrairement au projet « Safari Parc » prévu initialement sur la zone, mais qui a depuis été abandonné, The Lion Park of Drarka n'hébergera pas d'autres activités sportives comme le mini-golf, le tir à l'arc, la pétanque ou le tennis. Seule l'observation des lions sera à l'honneur. Souhail Amrabi Repères Nouveaux sites pour les investissements touristiques Le Centre Régional d'Investissement de Souss-Massa a édité un nouveau guide qui traite des opportunités d'investissement touristique dans la région. Selon leseco.ma, ce document a répertorié une trentaine de sites qui pourront accueillir des projets et investissements dans le secteur touristique. Ces zones totalisent près de 3.380 hectares dont 2.080 ha de zones touristiques en cours d'aménagement ou projetées dans les provinces de Taroudant, Chtouka Ait Baha, Tiznit et Tata et 1.300 ha sont situés dans la métropole du Grand Agadir.
Redynamisation du tourisme dans le Souss-Massa La Société de Développement Régional du Tourisme à Souss-Massa a accordé, en fin décembre 2021, des subventions pour la rénovation et la mise à niveau de 5 établissements touristiques d'Agadir. À la suite de cette première vague de bénéficiaires, qui a totalisé près de 300 millions de dirhams, le programme intégrera cinq autres établissements qui sont au stade d'accord de principe. L'objectif de ce mécanisme est de redynamiser et d'accompagner l'investissement dans le secteur du tourisme dans la région L'info...Graphie Définitions Des parcs aménagés pour offrir l'expérience d'un véritable safari
Le mot « Safari » est automatiquement associé à l'Afrique, aux grands espaces sauvages et aux espèces emblématiques du continent. Cela dit, contrairement aux Safaris qui peuvent se faire dans des réserves sauvages africaines, un « parc safari » est une attraction touristique installée dans un espace qui a été aménagé pour ressembler à une réserve. La plupart des parcs safaris des pays occidentaux ont été établis entre 1966 et 1975. Ces établissements proposent des circuits où les visiteurs sont dans leurs propres véhicules pour observer la faune sauvage, plutôt qu'à pied pour voir les animaux sauvages dans des cages ou des petits enclos. Des formes voisines des parcs safaris sont les « parcs d'animaux sauvages » et les « zoos en territoire ouvert » qui émanent d'institutions publiques plutôt que d'entreprises privées. En apparence similaire à des parcs safaris, ces établissements diffèrent en intention qui n'est pas de nature commerciale. Ils sont à l'origine des annexes de zoos urbains créées pour accueillir les surplus d'élevage d'animaux nés en captivité.
Conservation Quand le Maroc voulait réintroduire le Lion de l'Atlas dans la Nature
Jusqu'au début des années 2000, le Royaume avait caressé le rêve de pouvoir réintroduire le Lion de l'Atlas dans une réserve naturelle qui aurait par la suite intégré une dimension de valorisation par le tourisme de vision. « C'était un projet qui avait vu le jour dans les années 90 et qui devait prendre au moins deux décennies avant d'aboutir. Nous avions commencé à sélectionner quelques lions de l'Atlas dans le zoo de Témara et l'idée était de préparer une réintroduction dans une zone de 10.000 hectares située dans la région d'Azilal où nous suspections d'ailleurs une présence du Léopard de l'Atlas », raconte Dr Brahim Haddane, président du comité marocain de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et ancien directeur du Zoo de Témara. La zone identifiée pour cet ambitieux projet était nichée entre deux versants et traversée par un cours d'eau. « L'objectif était de clôturer cet écosystème et d'y reconstituer une faune marocaine typique grâce notamment à des relâcher de cerfs de barbarie et de mouflons. Le programme établi à l'époque prévoyait qu'une fois cette biodiversité consolidée, nous allions procéder vers 2020 à la réintroduction d'un couple, voire de deux couples de lions de l'Atlas, dans cet habitat », explique la même source. Malheureusement, ce projet a été abandonné en cours de route en raison des divers défis qui compliquaient son aboutissement. L'idée même de réintroduire le Lion dans la Nature a depuis été définitivement écartée au bénéfice d'un programme d'élevage en captivité de cette espèce emblématique du Royaume.
3 questions à Hakim Abdel Hafid, gérant de Aquila Morocco « Ce projet est inédit pour le Maroc, voire pour toute la région »
Biologiste, associé et gérant de la société Aquila Morocco, Hakim Abdel Hafid qui est également propriétaire d'une réserve privée en Afrique du Sud, répond à nos questions. -Investir dans la création d'un parc de lions n'est pas un choix anodin. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a motivé à vous lancer dans ce projet ? -Effectivement, ce projet est inédit pour le Maroc, voire pour toute la région. Mettre en place un parc où les visiteurs peuvent observer des lions qui ne sont pas confinés dans des espaces exigus, demande de pouvoir connaître la meilleure façon de gérer et de valoriser ce type de projets. Aquila Morocco est une société marocaine où siègent plusieurs associés internationaux qui sont les mieux placés pour réaliser un parc de ce genre. J'ai moi-même travaillé pendant plusieurs années en Afrique du Sud dans deux réserves où j'étais responsable de l'élevage de lion, et mon ambition a d'abord été de pouvoir utiliser mon expérience pour faire bénéficier mon pays d'un projet qui peut apporter une valeur ajoutée à l'offre touristique. -Combien de lions seront installés dans le parc et d'où est ce qu'ils proviennent ? -Notre ambition était de pouvoir installer 75 lions environ dans les divers espaces du parc. Cela dit, nous commencerons dans un premier temps avec 45 lions : 15 lions d'Afrique, 15 lions blancs et 15 lions de barbarie. Tous proviendront de notre réserve en Afrique du Sud. -Quelles mesures avez-vous prévues pour assurer une bonne cohabitation entre les lions ? -Il y aura bien sur un suivi méticuleux. Cela dit, en nous basant sur l'écologie de l'espèce, nous avons d'abord prévu de répartir chaque groupe de lions dans un espace dédié. Pour chaque groupe de quinze, il y aura un mâle adulte et un jeune mâle qui pourra plus tard devenir le mâle dominant. Les treize individus restants seront des lionnes. C'est une répartition qui permettra d'optimiser les chances d'une bonne cohabitation entre les individus de chaque groupe. Recueillis par S. A.