Forte de ses 153 communes, la région, Casablanca- Settat dispose d'une richesse économique, naturelle et humaine unique à l'échelle nationale. Abdellatif Maâzouz, nouveau président de la région détaille pour nous sa feuille de route pour le renforcement du poumon économique du Royaume. - La région Casa-Settat regorge de potentialités, mais fait face à plusieurs défis. Quelle est votre approche pour gérer le poumon économique du Royaume ? - Tout d'abord, il faut mettre les choses dans leur contexte. Il y a une crise sanitaire qui est toujours là et qui prend une nouvelle dimension, créant ainsi de nouveaux défis, mais présentant également de multiples opportunités. Il y a un nouveau modèle de développement qui donne des orientations. Puis il y a un nouveau gouvernement qui a son propre programme auquel il faut s'adapter. Ainsi, la mise en place d'une nouvelle feuille de route pour la région est de mise, toutefois, il ne faut pas balayer d'un revers de main les efforts réalisés par l'ancienne équipe. Donc, nous nous inscrivons dans une logique de continuité, en lançant les projets qui devaient être lancés, en attendant de lancer un nouveau plan de développement régional (PDR) qui sera élaboré pour la période 2022-2027 et dont les grandes lignes seront claires en mars 2022. Cela dit, nous avons voté le budget de l'année prochaine, tout en veillant à verser plus de 90% de l'enveloppe budgétaire à l'investissement territorial. Nous sommes à peu près à 2 milliards de dirhams d'investissements, chose qui pourrait connaitre des changements d'ici mars. Notre vision est axée essentiellement sur la préparation de conditions d'amélioration de l'entrepreneuriat et de la création de richesse, et donc de l'emploi, au sein de la région Casa-Settat. - Quelles sont les chantiers prioritaires que vous allez lancer au niveau régional ? - En capitalisant sur les acquis de la région, nous allons commencer par lancer tout ce qui touche à la création de l'emploi. Il s'agit des zones économique, industrielle, commerciale qui pourraient générer rapidement des emplois. Par exemple, nous sommes en train de réaliser une zone industrielle nonpolluante pour le cuir. Elle était programmée, le terrain était là, nous, de notre côté, nous avons lancé la machine sans trop tarder. Nous travaillons également sur des problèmes structurels dont souffre le monde rural, notamment au niveau de l'accès à l'eau et à l'éducation. Sur ce dernier point aussi, nous allons procéder à la mise à niveau de quelque 380 écoles. Il s'agit d'une enveloppe de 55 millions de dirhams qui seront investis durant les six prochains mois pour améliorer les établissements scolaires et combler les lacunes existantes. Nous pensons également à acquérir du foncier qui pourrait être mis à la disposition des investisseurs, nous prévoyons également le lancement d'opportunités d'emploi à court terme, à travers les projets de construction d'infrastructures routières, des espaces verts, d'aménagement des forêts. La logique est déjà de commencer par les projets quasi-prêts et qui ont besoin d'une légère poussée, puis continuer avec de nouveaux projets que nous préparons également. Il s'agit là de milliers d'emplois en perspectives et qui font partie des fameux 250.000 emplois annoncés par le gouvernement.
Toutes les infrastructures de la région sont de classe mondiale. Les aéroports, les ports, les autoroutes, la connectivité... Donc globalement, la région est bien dotée en termes d'infrastructures. - Epine dorsale des PDR, le schéma régional d'aménagement du territoire est également un projet sur lequel vous êtes attendu. Où en est-on ?
- En effet, le schéma régional d'aménagement du territoire accuse un sérieux retard. C'est ainsi que nous l'avons placé au sommet des priorités de nos actions. Ce document constitue le cadre du développement du territoire pour les 25 années à venir et nécessite donc une grande réflexion et beaucoup de travail. Donc après l'achèvement de la première phase consacrée au diagnostic des points forts et des défis auxquels fait face la région dans les différents domaines, nous avons lancé des ateliers thématiques qui sont focalisés essentiellement sur la prospective, la vocation, les territoires stratégiques et les projets structurants. - Aujourd'hui d'autres régions commencent à prendre de l'ampleur. Comment Casa-Settat pourrait préserver son attractivité ? - La région de Casablanca-Settat demeurera attractive pour au moins trois raisons. Premièrement, toutes les infrastructures de la région sont de classe mondiale. Les aéroports, les ports, les autoroutes, la connectivité... Donc globalement, la région est bien dotée en termes d'infrastructures. Deuxièmement, la région elle-même est un grand marché. On parle de 7,5 millions de consommateurs, ce qui constitue une aubaine pour les entreprises, particulièrement les PME, qui trouvent un certain épanouissement dans la région puisqu'elles s'adressent essentiellement au marché local. Troisièmement, les compétences : La région est la mieux lotie en matière de ressources humaines, puisqu'elle compte un maximum d'Universités, d'écoles et de centres de formations, publics et privés. Le capital humain qui est donc la principale préoccupation des investisseurs est le point fort de la région Casablanca-Settat. Face à ces avantages, il y a des éléments qui réduisent cette compétitivité, notamment le coût élevé de la vie, les attentes des ressources humaines sont aussi élevées, la pollution, les problèmes de mobilité. Mais globalement, la région trouve son attractivité dans le cadre de vie qui est favorable non seulement à Casablanca, mais également à Settat, à El Jadida, à Mohammadia... et en travaillant sur les points à développer dont nous avons parlé, Casablanca- Settat gagnera encore plus en compétitivité.