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Interview avec Yasmina Filali : «Malgré les arrivées massives des migrants, le Maroc enregistre des signes positifs»
Publié dans L'opinion le 20 - 12 - 2021

Soutien, encadrement, intégration des migrants..., tels sont les maîtres-mots pour décrire la Fondation Orient-Occident (FOO). Une Fondation qui s'engage pour la protection et la promotion des droits des migrants. Détails avec Yasmina Filali, Fondatrice et Présidente de la FOO.
- Le monde a célébré le 18 décembre la journée internationale des migrants. En guise de rappel, pouvez-vous nous lister les domaines majeurs dans lesquels vous intervenez?
- Historiquement, la Fondation Orient-Occident (FOO) oeuvrait, il y a 25 ans, uniquement à promouvoir l'employabilité des jeunes marocains issus de quartiers défavorisés, essentiellement dans les métiers des services.
Nous avons à ce sujet ouvert des centres de proximité dans plusieurs villes, à savoir Casablanca, Rabat, Oujda et Larache, dans lesquels nous avons mis en place des structures de formation socio-éducative et professionnelle destinées à l'accueil et l'encadrement des jeunes afin de réussir leur intégration sur le marché du travail. C'est qu'au vu de l'augmentation du nombre de migrants et de réfugiés que la Fondation a élargi sa programmation humanitaire pour s'adresser à la fois aux Marocains, aux migrants et aux réfugiés, en leur offrant un soutien social et psychologique grâce à ses centres d'accueil, d'écoute et de formation.
- Dans quelle mesure la FOO s'est-elle engagée en faveur de la cause migratoire ?
- En 2006, la Fondation a été, grâce au Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR), la première institution à se mobiliser pour faire un plaidoyer en faveur des migrants, leur venir en aide et donc accompagner une action humanitaire quand personne n'avait encore mesuré l'impact de la migration et le fait que le Maroc est devenu un pays de transit.
La FOO a également inauguré, en partenariat avec le HCR, plusieurs centres de réception pour devenir ensuite experte dans le domaine des migrations. Mis à part l'axe humanitaire, c'est l'inclusion de cette catégorie vulnérable dans la société marocaine qui nous a importé encore plus.
Pour ce faire, nous avons choisi l'interculturalité pour valoriser toutes les cultures et pour promouvoir la rencontre et le dialogue entre les nombreuses personnes, marocaines ou étrangères, habitant ensemble dans un même pays. D'ailleurs, tous les cours et les activités que nous proposons sont mixtes dans tous nos centres à travers le Royaume.
- Bien que la mobilité soit quasiment à l'arrêt en raison des restrictions de voyage imposées par le Covid-19, le monde a enregistré une montée en flèche des déplacements de migrants. Comment la Fondation a fait face à cette situation ?
- Justement, le Covid-19 a touché de plein fouet tous les secteurs, qu'ils soient formels ou informels. Ce qui a engendré une crise humanitaire impactant le quotidien des migrants qui ne bénéficient d'aucune protection sociale et qui mettent leur vie en danger, particulièrement pendant la période du confinement.
Face à cette situation, la FOO s'est mobilisée en créant la cellule SOS Migrants permettant de lancer une aide humanitaire pendant une année et demie, et ce, en distribuant des paniers alimentaires et en déployant des aides au logement afin de répondre aux exigences d'une population vulnérable et fragilisée par le Covid-19.
- Aujourd'hui, le Maroc passe d'un pays de transit à un pays d'accueil. Comment jugez-vous la situation des migrants au Maroc ?
- Lors des dernières années, le Maroc a pris des positions extrêmement courageuses par rapport à la migration. Le Royaume demeure un pays où les migrants jouissent de plusieurs droits, notamment l'accès aux services sociaux de base, tels que l'éducation et la santé, grâce aux campagnes de régularisation en faveur des sans-papiers. Malgré les arrivées massives des migrants, le Maroc enregistre des signes positifs en adoptant des mesures concrètes pour résoudre la question de la migration et en facilitant l'intégration de cette catégorie dans la société.
- L'énorme travail que vous réalisez nécessite bel et bien une collaboration multilatérale. Quels sont vos principaux partenaires ?
- Nos principaux partenaires s'occupent essentiellement de la migration. En plus du HCR ainsi que plusieurs ministères, nous travaillons également en partenariat avec le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), l'UNICEF, l'Organisation Internationale pour les Migrants (OIM), l'Agence Espagnole de Coopération Internationale (AECID), etc.
Puis, en matière d'inclusion, ce que nous avons beaucoup mis en avant et ce qui a été notre valeur ajoutée pendant toutes ces années, c'est le fameux festival Rabat Africa qui se base sur la valorisation de la culture de l'autre et sur l'altérité pour changer les mentalités dans la société marocaine lorsque nous parlons de migrants.
- Le Maroc passe par une phase transitoire, notamment après l'instauration de la nouvelle majorité. Quelles sont vos attentes du nouveau gouvernement ?
- Je pense qu'il serait bien de mettre en place des comités mixtes entre le gouvernement et la société civile pour que l'information circule et que nous puissions agir ensemble afin de donner plus d'importance à la question migratoire, soutenir et encadrer les migrants, notamment ceux en situation irrégulière.
Recueillis par Siham MDIJI
Portrait
Une femme engagée pour les droits des migrants

Née à Paris d'un père marocain et d'une mère franco-italienne, Antonia Yasmina Filali est une femme engagée en matière de défense des droits des migrants grâce à la Fondation Orient-Occident (FOO) qu'elle a créée en 1994 au Maroc et en 2016 en Italie.
Grâce à son travail remarquable en faveur des jeunes marocains défavorisés et des migrants, la présidente de la FOO a été récompensée par plusieurs Prix internationaux, à savoir le Prix des Droits de l'Homme de la République Française, le Prix de l'interculturalité de la République d'Autriche et le Prix du « World Economic Forum », obtenus respectivement en 2008, 2012 et 2016.
Passionnée d'art, elle est titulaire d'un doctorat d'Histoire et d'art de l'université Sorbonne-Paris et responsable de communication chez le cabinet d'expertise Art Nouveau Art Deco Camard & Associés. En plus d'être à l'origine de l'organisation de l'événement international « Saint-Exupéry au Maroc, l'envol des sables », elle est l'auteure de l'ouvrage « Fulgurances Gharbaoui » et du roman « Les passages de l'oubli ».
S. M.


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