Au moment où le Maroc se dirige vers la clôture du dossier du Sahara sur le plan international, le Parti de l'Istiqlal est toujours aussi résolu à renforcer sa diplomatie partisane, en appelant à fortifier le front intérieur pour faire face à l'hostilité algérienne. Détails. Connu pour son combat historique pour l'intégrité territoriale et la récupération de tous les territoires spoliés, le Parti de l'Istiqlal est décidé à rester à l'avant-garde des partis marocains dans le front de la défense de la marocanité du Sahara. En présence de tous les cadres et les grandes figures du Parti, dont les ministres Mohammed Abdeljalil et Awatif Hayar, les istiqlaliens ont choisi de consacrer les travaux de la neuvième session du Comité central à la question du Sahara. L'objectif étant de réexaminer la cause nationale à la lumière des derniers développements. Il s'agit notamment d'un exercice intellectuel qui vise à mettre l'intelligence collective istiqlalienne au service de la défense des intérêts suprêmes de la Nation en ce qui concerne l'intégrité territoriale du Royaume. Cette réunion intervient à un moment clé où le Maroc semble consolider ses victoires sur le plan international. En témoigne la dernière Résolution du Conseil de Sécurité, qui est, plus que jamais, favorable au Maroc, vu qu'a été confirmée la crédibilité du plan d'autonomie proposé par le Royaume comme unique issue possible et raisonnable à ce conflit qui dure depuis 1975. Le Maroc avance malgré l'acharnement d'Alger A ce propos, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal et ministre de l'Equipement Nizar Baraka a fait part de son contentement de la Résolution du Conseil de Sécurité qui a refusé le retrait de l'Algérie du processus des tables rondes, tout en soutenant la thèse marocaine. Tout ceci a eu lieu, selon le leader de l'Istiqlal, en dépit des manigances diplomatiques du voisin de l'Est, qui semble déterminé à se soustraire à ses responsabilités en tant que partie du conflit. Nizar Baraka a regretté les agissements du régime militaire et l'acharnement « irrationnel » d'Alger contre le Royaume, en ne ménageant aucun effort pour s'en prendre à ses symboles et ses intérêts supérieurs. L'Algérie a accueilli la main tendue du Maroc par une hostilité sans précédent, en rompant les relations diplomatiques et l'espace aérien algérien aux avions marocains et en accusant, gratuitement, le Royaume d'être derrière les incendies de Sidi Ouzzou, a souligné Nizar Baraka, dénonçant, en outre, la propagande médiatique du régime algérien. En effet, il suffit de constater que, récemment, le voisin de l'Est fait appel à des médias internationaux pour monter, de toutes pièces, des guerres fictives au Sahara afin de duper la communauté internationale. « Les dirigeants algériens ont persévéré dans leurs agissements bien que le discours Royal du Trône leur ait tendu la main, tout en leur assurant qu'aucun mal ne viendra de l'Ouest », a déploré le leader de l'Istiqlal. De son côté, le président du Syndicat national de la presse marocaine Abdellah Bakkali a expliqué que l'Algérie a augmenté son animosité vis-à-vis du Maroc après les victoires diplomatiques incontestables du Royaume dans l'affaire du Sahara et notamment la reconnaissance américaine et l'ouverture de plusieurs consulats de pays africains et arabes, auxquels s'est ajoutée la Colombie qui a étendu le domaine de sa représentation consulaire aux provinces du Sud. Selon M. Bakkali, l'Algérie a perdu tous ses paris, à commencer par celui d'El Guerguerat où elle a tenté, sans succès, moyennant les miliciens du front séparatiste, de couper le Maroc de l'Afrique subsaharienne. Outre cela, le voisin de l'Est se trouve dans une situation embarrassante après tous ses échecs, sachant qu'il demeure suspect de ne pas vouloir permettre le recensement des populations séquestrées à Tindouf, en ce moment où, de l'autre côté des frontières, le Sahara marocain connaît un essor économique sans précédent, avec un projet de développement des provinces du Sud d'une enveloppe de 80 milliards de dirhams pour financer 635 projets. « Il est inconcevable de comparer la situation du Sahara marocain au sort miséreux des camps de Tindouf », a martelé M. Bakkali. Nécessité de renforcer la diplomatie parallèle Compte tenu du contexte géopolitique tendu au Maghreb et l'escalade algérienne, il est absolument urgent, selon Nizar Baraka, de raffermir le front intérieur pour se préparer pour « une éventuelle guerre froide à tous les niveaux ». D'où la nécessité, aux yeux du leader de l'Istiqlal, d'une diplomatie parallèle forte, capable de défendre la thèse de la marocanité du Sahara dans les rencontres et forums internationaux. Pour sa part, donc, le Parti de la Balance est déterminé à remplir pleinement son rôle en matière de diplomatie partisane, a assuré M. Baraka, qui, de sa position en tant que vice-président de l'Internationale Démocrate Centriste, pourra plaider la cause nationale de la meilleure des façons, de sorte que la voix du Maroc soit la plus audible possible. L'Europe, la Mauritanie, du travail à faire En effet, il faut commencer par l'Europe, où quelques groupes politiques, de gauche essentiellement, continuent de contrarier les intérêts du Royaume au sein des instances de l'Union Européenne. Nizar Baraka a indiqué qu'un travail important de pédagogie et de plaidoyer reste à faire, soulignant que les partis européens de Droite et du Centre tendent, pour la plupart d'entre eux, à soutenir le Maroc. A ce titre, le ministre de l'Equipement et de l'Eau a rappelé que le Parti Populaire Européen au Parlement de Strasbourg (qui englobe les partis susmentionnés) vote toujours en faveur du Royaume lorsqu'il s'agit des accords de coopération bilatérale avec l'UE, tels les accords de pêche. En plus de l'Europe, quelques membres de l'Istiqlal, qui ont pris la parole durant la réunion, ont mis l'accent sur la nécessité de déployer la diplomatie parallèle marocaine en Mauritanie, qui est un pays stratégique pour le Maroc au Maghreb. Ceci est d'autant plus vital qu'une grande partie de l'élite intellectuelle mauritanienne éprouve une sympathie particulière pour le Royaume, et ce, en dépit de l'influence des sympathisants du polisario, issus des tribus proches de Zouirate qui ont des liens de parenté avec les familles de Tindouf. Par ailleurs, consolider le front intérieur est tout aussi important que le plaidoyer à l'international, et pour cela il faut évidemment renfoncer l'option de l'autonomie à travers l'accélération de la régionalisation avancée et le transfert des compétences de l'administration centrale vers les Conseils régionaux. A cet égard, Nizar Baraka a affirmé que les ministres istiqlaliens seront des exemples dans ce sens. Selon le ministre, l'autonomie ne peut qu'être la base des négociations et ceci est devenu inexorable après la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.