L'ancien émissaire au Sahara Christopher Ross a rejoint la poignée de sénateurs américains pour condamner le Maroc, en l'accusant de bloquer le processus politique, au moment où l'Algérie se retire du processus des tables rondes. Détails. Théâtre d'une nouvelle croisade anti-marocaine, le Sénat américain voit fleurir des tentatives, quoique désespérées, de pression sur l'Administration Joe Biden pour infléchir sa position sur la question du Sahara. Position d'ores et déjà tranchée et qui consiste à maintenir, sans équivoque, la proclamation présidentielle reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Ned Price, porte-parole du Département d'Etat, l'a réitéré maintes fois, dont la dernière était le 7 octobre. N'en déplaise au lobby pro-Polisario au Sénat, qui, offusqué et traumatisé par la décision de Donald Trump, se livre à des tentatives désespérées pour importuner la nouvelle Administration américaine. En témoigne l'offensive que mènent actuellement une poignée de sénateurs (une dizaine), à la solde d'Alger, dirigée par James Inhofe, l'un des lobbyistes pro-polisario les plus avérés, qui a envoyé une lettre à Anthony Blinken, en l'appelant à réaffirmer le prétendu «droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination, à plaider pour la libération des prisonniers politiques et à protéger la liberté d'expression pour tous les Marocains et Sahraouis». Cette pseudo plaidoirie droit-de-l'hommiste n'a recueilli que peu de signatures auxquelles s'est ajouté, dimanche, le soutien de l'ex- émissaire onusien au Sahara, Christopher Ross. Connu pour ses positions hostiles à l'égard du Maroc quand il fut en fonction, Ross a mobilisé sa plume pour s'en prendre à Rabat dans une publication sur son compte Facebook. Accusations déphasées et partiales Affichant son soutien à la «plaidoirie sénatoriale», ce denier a accusé le Maroc de bloquer la surveillance des droits de l'Homme au Sahara. Ce qui est contraire aux observations de l'ex-chef de la MINURSO de 2012 à 2014 Wolfgang WeisbrodWeber qui a reconnu que l'application de cette mesure est impossible. «Christopher Ross, qui s'est montré partial durant son mandat, a accusé également Rabat de bloquer le processus de négociations, en imposant, dit-il, «sa proposition d'autonomie comme seul point à l'ordre du jour». Cette diatribe est d'autant plus sidérante que son auteur n'a fait aucune mention de l'Algérie, bien qu'elle soit citée dans les Résolutions du Conseil de Sécurité. A quoi s'ajoute la participation d'Alger dans les tables rondes de 2018 à 2019, qu'il veut déserter maintenant, après la nomination de Staffan de Mistura. Et les obstructions d'Alger ? L'Algérie a accueilli sa nomination en annonçant officiellement son retrait des tables rondes, que le nouvel émissaire onusien essaie de relancer, sous prétexte de leur «obsolescence». L'annonce a été faite par Amar Belani, l'envoyé spécial algérien chargé de la question du Sahara. Il est clair maintenant que ce pays voisin entrave le processus politique, sachant que le Maroc exige impérativement la présence d'Alger à la table de négociations vu qu'il est la véritable partie, qui tire les ficelles depuis le déclenchement du conflit en 1975 et son rôle central dans la création du front séparatiste. Au-delà du processus politique, le diplomate américain a regretté le soutien de la France au Maroc au Conseil de Sécurité, qui empêche la pénalisation du Royaume par des sanctions internationales. Cette nouvelle sortie désespérée de Ross ne confirme que sa partialité dans le dossier du Sahara. Pour cette affirmation, il suffit de constater son opposition à la décision de Donald Trump, aux côtés des faucons américains pro-polisario, à savoir James Inhofe et John Bolton.