Alors que la question du Sahara marocain est à nouveau à l'ordre du jour de l'agenda du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les partisans des séparatistes du Polisario tentent à nouveau de mettre sur le devant de la scène la théorie d'une « guerre ouverte ». Cette fois, dans l'espoir de donner plus de crédit à leurs Fake News, les séparatistes ont décidé d'utiliser la carte du « White Savior » pour tenter de forcer leur narrative et de s'attirer la sympathie de l'opinion publique occidentale, notamment espagnole. Profitant de la polémique entourant la récente décision du management du pôle public télévisuel espagnol de n'autoriser aucun déplacement de reporters des chaînes TV et radio publiques dans les campements de Tindouf, le Polisario a décidé d'inviter Pablo Gómez Perpinyà, un élu local de Mas Madrid (formation proche du parti d'extrême gauche Podemos). Ce dernier a depuis son arrivée le 13 octobre dans les campements de Tindouf multiplié les posts et publications pro-Polisario sur les réseaux sociaux, avant de s'essayer le vendredi 16 octobre au « reportage de guerre ». Dans une vidéo de moins d'une minute postée sur Facebook, l'élu madrilène a affirmé avoir été témoin du « réchauffement du conflit au Sahara, que le Maroc tente de maintenir sous black-out médiatique ». Pour justifier son propos, Gómez Perpinyà présente quelques images de miliciens accroupis par terre scrutant l'horizon, d'une pause thé à l'ombre, de douilles éparpillées par terre ou encore du passage d'un véhicule tout terrain embarquant une arme lourde. Pour toute preuve d'échange de tirs de part et d'autre du mur de protection, seule une image d'un tir de projectile non identifié est diffusée. « Le vidéaste prétend se trouver à proximité du mur de défense érigé par les FAR, dans ce qu'il appelle la 6ème région militaire. Cependant, aucune image du mur de défense n'est montrée dans cette vidéo », relève Nizar Derdabi, analyste en stratégie internationale, défense & sécurité, avant de souligner que « le mur de défense est un édifice militaire qui s'étend sur 2.700 km et qu'il est facile d'apercevoir de loin, car il se trouve au milieu d'une zone désertique où le terrain est dégagé. Il est donc surprenant que le mur ne soit pas filmé dans le sens de l'objectif, lorsqu'il dévoile un tir de roquette lancé vers une direction inconnue ». Pour cet ex-officier de la Gendarmerie royale, cette vidéo regorge d'incohérences. « Si le but de cette vidéo est de démontrer l'existence d'un conflit armé ouvert, il aurait été logique de montrer les objectifs visés par les tirs des éléments du Polisario : mur de défense, positions des militaires marocains ou leurs véhicules », signale Derdabi. La fameuse séquence d'un tir de projectile présentée comme la principale preuve d'échanges de tirs a également fait tiquer l'analyste en Défense et sécurité, qui précise que « cette vidéo présente un bitube de 23 mm monté sur véhicule, et dans la seconde qui suit, après une coupure apparente, montre un tir de roquette lancé qui ne correspond nullement à un tir de canon de 23 mm. D'où trucage... ». Autre élément relevé par l'expert, les zooms effectués sur des douilles de petits calibres éparpillées au sol. Des plans qui ne prouvent rien, vu que ce terrain peut être un champ servant à l'exercice au tir. «Rien dans l'attitude du reporter et des miliciens qui l'accompagnent n'indique qu'ils se trouvent dans une zone de combat : pas de gilet pare-balles ni de casques de combat, aucun dispositif ni formation de combat face à l'ennemi et surtout un flegme et un relâchement des personnes présentes incompatibles avec l'attitude que l'on doit avoir lorsqu'on est face à une menace militaire ennemie », signale l'analyste en défense & sécurité. D'ailleurs, la majorité des images présentées dans la vidéo a été visiblement tournée en plein jour et à découvert, alors qu'en cas de « conflit ouvert » comme le prétendent les auteurs de la vidéo cela relèverait tout simplement du suicide. Les FAR disposent, rappelons-le, du contrôle des airs grâce à leurs avions de chasses, comme leurs drones de surveillances qui devront bientôt être renforcés par des drones d'attaque, sans oublier les dispositifs de surveillance du mur de défense capables de signaler tout mouvement à des kilomètres à la ronde et de guider avec précision des tirs d'artillerie ou missiles air-sol vers leurs objectifs même en mouvement. « La vidéo montre des combattants du Polisario avec de l'armement léger, sans aucun ordre ni commandement et rien n'indique que ces milices représentent une quelconque menace pour les unités des FAR préparées pour des combats de plus haute intensité », précise Derdabi. Cette vidéo représente ainsi une nouvelle étape dans la fuite en avant des séparatistes et de leurs soutiens qui tentent coûte que coûte de faire croire à une guerre ouverte. Une manœuvre qui vise à enrayer l'évolution de l'environnement géopolitique régional qui en moins d'une décennie a connu de grands bouleversements poussés par la volonté du Royaume de faire fructifier sa profondeur sahélienne et par les succès diplomatiques engrangés par Rabat jusqu'à la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara en 2020.