On savait à l'avance que l'IRT allait trébucher devant le Raja de Casablanca. D'ailleurs, il l'avait fait déjà devant des adversaires plus faibles : l'OCK et le Chabab de Mohammedia. Que dire, que faire dans un club où rien ne va à l'heure où ses dirigeants étaient ailleurs loin du football qui demeure pour eux une simple distraction ou un passe-temps. Une préparation peu digne d'une formation professionnelle, un renforcement plein d'improvisation, un onze type à la hâte, une défense tâtonneuse, un milieu de terrain médiocre et une attaque peu convaincante. Face aux visiteurs du coach Chabi, les poulains de Bernard Casoni n'ont rien fait pour mériter la victoire. Des actions confuses, un manque de concentration, des passes défectueuses et surtout très peu de tirs au but : ainsi, il est difficile voire impossible de créer des occasions devant le goal Znaiti. Incroyable mais vrai, sur huit nouvelles recrues, il n'y en a que trois qui jouent. Les autres sont des spectateurs. Le Raja, comme toujours, est cette équipe redoutable qui ne se contente pas de vaincre mais qui cherche à convaincre. Le bon jeu était présent sur le terrain mais seulement d'un côté. En dépit des départs de ses meilleurs footballeurs Rahimi et Malango, et bien d'autres, il a su garder son ossature de la saison écoulée après avoir engagé de nouveaux joueurs. Au Grand Stade de Tanger, il y avait deux conceptions de football : un IRT décevant avec son fréquent changement d'effectif tous les ans et un Raja avec sa politique de formations des jeunes avec pour exemple du frère de Rahimi une nouvelle vedette absente pour blessure. La première mi-temps était très équilibrée pour les deux équipes. D'un côté comme de l'autre, il n'y avait aucune supériorité avec un léger avantage des Casablancais dans les tirs au but. A vrai dire, les Tangérois n'ont pas démérité surtout dans le courage et la volonté mais sur le plan technique ils étaient faibles. L'entraineur Bernard Casoni paraissait nerveux sur le banc de touche parce que son attaque était à peine moyenne avec un Alexis manquant de collaborateurs. Ijrouten, Achir et en particulier Ben Ali étaient perdus sur le terrain. A la 19ème minute, une attaque collective des hommes de Chabi permettait à l'opportuniste Benhalib de marquer l'unique but. Une action claire et indiscutable mettait incompréhensiblement l'arbitre du centre et la VAR en doute. Une perte de temps inutile et après cinq minutes, le but était accordé. Piqués au vif dans leur amour propre, Aarab et ses coéquipiers multipliaient les attaques avec une bonne récupération à la ligne médiane à la recherche de l'égalisation. Malheureusement, il y avait un grand désordre dans toutes les actions offensives. En deuxième mi-temps, l'IRT était meilleur. Ba Maâmar qui faisait sa rentrée dans le onze titulaire (laissé sur la touche pour des raisons inconnues) donna plus de force au milieu du terrain. A la 60ème et à la 70ème minutes, il était sur le point de l'égalisation à la suite de deux jolis coups de tête. Znaiti avait beaucoup de travail et sa défense se replia pour limiter les dégâts. Avec des contre-attaques surtout par les ailes, le Raja aurait pu aggraver le score sans la vigilance de la défense tangéroise. Cette tactique manquait chez les locaux qui n'avaient pas de vrais ailiers. S'il ne veut pas de complication de fin de saison, Bernard Casoni devrait revoir tout sur le plan technique d'autant plus que les nouvelles recrues n'ont rien donné à l'équipe pendant les quatre premières journées du championnat. Il ne s'agit point de points perdus mais c'est la manière de jouer qui est inquiétante : rien que la confusion dans les idées.