Alors que le Maroc a officiellement annoncé sa volonté de renouveler le contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME), l'Algérie émet des doutes sur les intentions du Royaume. Détails. Quelques jours seulement après la déclaration de la Directrice générale de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, affirmant la volonté du Maroc de maintenir le Gazoduc Maghreb Europe (GME), dont le contrat arrive à terme le 31 octobre 2021, le régime algérien ne ménage pas ses efforts pour semer le doute sur la question. Une attitude qui coïncide avec les premiers signes d'apaisement entre le Maroc et l'Espagne, surtout après le discours prononcé par le Souverain à l'occasion du 68ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, lequel est porteur d'une vision avant-gardiste pour aborder les grands enjeux intérieurs et extérieurs du Maroc. Dans une déclaration à l'agence algérienne APS, des pseudo «experts» ont avancé sous couvert d'anonymat que c'est du «pur mensonge», ajoutant que, de son côté, l'Algérie «n'a toujours pas décidé de le reconduire à l'expiration du contrat qui encadre son économie en octobre». Cette ambiguïté autour du renouvellement dudit contrat s'est accentuée depuis le début de la crise diplomatique maroco-espagnole, durant laquelle des médias ibériques et algériens estimaient que le Royaume allait utiliser le contrat gazier pour sanctionner l'hostilité du gouvernement espagnol. Néanmoins, en prenant en considération l'article publié par l'Agence algérienne, c'est le voisin de l'Est qui semble défavorable à cet accord entré en vigueur en 1996 et permettant à l'Espagne et au Portugal de s'approvisionner quelque 10 milliards de m3 de gaz via un pipeline qui achemine du gaz à partir de Hassi R'mel vers l'Espagne, en traversant le détroit de Gibraltar. Et ce, du fait que l'Algérie exporte également du gaz par un autre canal totalement nouveau, à savoir le gazoduc Medgaz à partir de Béni Saf. Néanmoins, le pipeline qui passe par le Maroc reste incontournable, car l'Espagne ne devrait pas dépendre d'une seule source d'approvisionnement en vue de sécuriser et assurer ses besoins en gaz. La position du Maroc est claire Contrairement au voisin de l'Est, le Maroc a exprimé verbalement et par écrit, publiquement et dans les discussions privées, toujours avec la même clarté et la même constance, qu'il est prêt à poursuive dans ce deal. Benkhadra avait même déclaré qu'il s'agit d'un «formidable outil de coopération gagnant-gagnant et un exemple de projet régional structurant et mutuellement bénéfique». « Ce gazoduc a été construit par l'Espagne afin de permettre au gaz algérien de rejoindre l'Europe à travers le Maroc, dans des conditions de sécurité optimales», a-t-elle précisé, ajoutant que ce service est assuré par les personnels et le management marocains de la société Metragaz, ce qui est salué par tous les intervenants européens. La Directrice de l'ONHYM a ainsi fait savoir que l'accès y sera libre et les tarifs seront transparents et non discriminatoires, notant que cette installation étant aujourd'hui amortie, les tarifs seront plus compétitifs que tout autre moyen de transport concurrent. S. A.