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Recherche scientifique : Le Maroc, grand absent des classements prestigieux des Universités
Publié dans L'opinion le 17 - 08 - 2021

Une fois de plus, le Maroc se retrouve exclu du top 1000 du prestigieux « Classement académique des universités mondiales », témoignant de l'inefficacité de l'enseignement supérieur national. La refonte structurelle s'impose.
Après deux décennies de réformes, l'Université marocaine n'arrive toujours pas à s'imposer dans la cour des grands. Si quelques établissements supérieurs marocains arrivent à décrocher des positions honorables dans certaines compétitions régionales, il n'en demeure pas moins qu'ils peinent à se faire une place dans les classements prestigieux.
En témoigne « The Academic Ranking of World Universities », élaboré chaque année par le cabinet indépendant Shanghai Ranking Consultancy, publié dimanche dernier, et qui ne comprend aucun établissement national.
L'honneur marocain est sauvé grâce à un classement annexe dédié à l'enseignement de la physique (8 classements par discipline sont réalisés aux côtés du classement principal), où quatre universités ont pu prendre place. Il s'agit de l'Université Mohammed 1er d'Oujda (Top 300), et les Universités Mohammed V de Rabat, Hassan II de Casablanca et Cadi Ayyad de Marrakech, toutes trois classées au-delà de la 400ème place.
Ce retard glaçant des universités marocaines témoigne du manque de structuration du système de recherche scientifique national et de l'absence d'un mécanisme d'évaluation efficace et rigoureux permettant de promouvoir la R&D. Car dans le classement précité, les établissements sont hiérarchisés selon un indice unique calculé à partir de six critères purement quantitatifs, à savoir : le nombre de publications dans les deux revues scientifiques Nature et Science, le nombre de chercheurs parmi ceux qui sont les plus cités, le nombre de Prix Nobel scientifiques et de médailles Fields attribuées aux anciens élèves et au personnel de l'université, et un critère de productivité rapporté à la taille du corps enseignant si elle est connue.
Cela dit, le classement de Shanghai n'est pas l'unique exemple à démontrer les défaillances du système éducatif national. Ne serait- ce qu'en juillet, le Times Higher Education (THE) qui classe les universités arabes, a publié son dernier rapport où le Maroc est exclu du top 40. Ce n'est qu'en 41ème place que l'on retrouve l'université de Cadi Ayyad de Marrakech, suivie de Mohammed V qui se situe dans la tranche 51-60, puis Hassan II dans la tranche 61-70.
Accélérer la trajectoire du Maroc
Toutefois, le classement du Maroc relève de l'évidence, puisque depuis près de deux décennies, le gouvernement consacre moins de 1% de son PIB (0,8% en 2017) à la recherche scientifique. Ce qui le classe à la 6ème place au niveau continental, après l'Afrique du Sud, l'Egypte, la Tunisie, l'Algérie et le Kenya. Le Royaume s'est fixé dernièrement pour objectif d'atteindre progressivement la barre des 2% du PIB à l'horizon 2025.
Cependant, en analysant les budgets alloués à l'investissement dans le chantier de la recherche et en passant au crible les cinq dernières lois de finances, on s'aperçoit rapidement que cet objectif ne sera pas atteint de sitôt.
C'est dans cette perspective que le nouveau modèle de développement (NMD) préconise d'opérer une réelle modernisation des établissements d'enseignement supérieur publics et privés et d'oeuvrer en faveur du relèvement de leur performance, et ce, à travers, entre autres, la mise en place d'un mécanisme de financement et d'évaluation indépendant. Mais avec un secteur privé qui contribue chichement à la recherche, l'idéal serait également de renforcer l'accès des entreprises à la R&D et l'innovation à travers la mise en place d'instruments de soutien financier à l'innovation, dont notamment un mécanisme ambitieux de « crédit impôtrecherche », comme formulé par la Commission de Chakib Benmoussa, au profit de l'ensemble des entreprises de manière à créer un terreau fertile pour les partenariats public-privé (PPP).
Il faut également se rendre à l'évidence que pour améliorer la place du Royaume dans les « VIP Rankings », le renforcement des effectifs de doctorants est de mise, surtout dans un contexte marqué par les départs massifs à la retraite du corps professoral. Un renforcement qui doit être accompagné par la promotion de la production scientifique et l'ouverture sur l'international.

Chaimae BARKI
3 questions à Fatiha Addyoubah
« Le retard des universités marocaines est dû à un faisceau de facteurs »

Fatiha Addyoubah, Professeurechercheure à l'Université Moulay Ismaïl de Meknès, nous explique les raisons derrière les lacunes de la recherche scientifique au Maroc.
Qu'est-ce qui fait que les universités marocaines n'arrivent pas à se hisser dans les meilleurs classements cotés ?

L'un des facteurs phares expliquant l'absence des universités marocaines dans les meilleurs classements mondiaux, en l'occurrence celui du « Shanghai Ranking Universities », est lié particulièrement à l'absence d'un système d'innovation fiable et viable au sein de nos universités. Ce facteur lui-même trouve son origine dans la part infime accordée à la R&D au sein de notre pays. En effet, seulement 1% du PIB est consacré à la R&D contre 4,1% du PIB dans la Corée du Sud ou encore 3% dans les pays scandinaves. Ce facteur bloque l'émergence d'une production scientifique de qualité et l'instauration d'un climat propice à la création de connaissances.
Quels sont les facteurs qui causent le retard du Maroc en matière de recherche scientifique ?
En dépit des efforts salutaires déployés par le ministère depuis 1996 jusqu'à la réforme actuelle, les universités marocaines peinent toujours à se hisser au rang des meilleures universités mondiales. En effet, ce retard tient à un faisceau de facteurs : le premier facteur est lié à la massification des étudiants et à l'hétérogénéité de leur niveau d'apprentissage.
Le deuxième facteur est lié à l'absence d'une motivation en mesure de booster les chercheurs à faire des productions scientifiques à l'image de celles qu'on retrouve dans le monde anglo-saxon à titre d'exemple. Le troisième facteur réside dans l'absence de vraies structures d'incubation au sein des universités marocaines favorable à l'émergence des idées novatrices et à la création d'une dynamique d'apprentissage collectif.
Et en dernier lieu : le clivage existant entre le monde des universitaires, celui des décideurs publics et celui des industriels, et qui constitue un véritable handicap à l'émergence de nouvelles formes collaboratives.
Le « Bachelor », croyez-vous que cela permettra à nos universités de rivaliser « un jour » avec les meilleurs du monde ?
Ce nouveau chantier accorde une place de choix à l'entrepreneuriat comme une solution à la saturation dont souffre le marché du travail, permettant ainsi aux étudiants de mettre leurs neurones à contribution afin de faire émerger de nouvelles idées. Ceci aiderait nos universités à se hisser aux rangs des meilleurs aussi bien en matière de recherche et de développement qu'en matière d'innovation. In fine, nous espérons que ce nouveau système sera en mesure de corriger, ne serait-ce que partiellement, les dysfonctionnements actuels de notre système pédagogique universitaire.

Recueillis par C. B.


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