Lors d'un meeting à Marrakech, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal Nizar Baraka a dénigré le bilan dérisoire du gouvernement actuel, appelant à mettre en place une Caisse de la Zakat pour financer la généralisation de la couverture sociale. Détails Devant des dizaines de militants rassemblés dans le nouveau siège du parti à Marrakech, Nizar Baraka a réitéré qu'il faut absolument tourner la page de l'expérience gouvernementale actuelle qui n'a pas tenu ses promesses vis-à-vis des Marocains. Pour le leader de l'Istiqlal, il est temps de changer de contrat social pour en finir avec la société de rente et de privilèges, afin d'établir une méritocratie qui garantit l'égalité des chances à tous les citoyens, de quelque origine et classe sociale qu'ils soient. « Le vrai changement ne peut arriver sans une véritable alternance », a plaidé M. Baraka. Une alternance d'autant plus urgente, aux yeux du chef de l'Istiqlal, que l'Exécutif actuel a, selon lui, paralysé le pays, à cause des guerres intestines au sein de la majorité, lesquelles ont sabordé l'harmonie entre les différents ministères. M. Baraka est revenu sur les échecs du bilan du gouvernement El Othmani qui a produit un million de pauvres de plus, et qui a fait défaillance dans la politique intégrée des jeunes et la Charte de l'investissement. « C'est parce qu'ils ne sont pas d'accord entre eux », a-t-il martelé en référence aux divergences des vues entre les ministres sur cette réforme. Cette situation fait, selon Nizar Baraka, qu'ils existent « des gouvernements au sein du gouvernement ». Donc, a-t-il estimé, les prochaines élections sont l'occasion de former une équipe harmonieuse pour diriger le pays, conformément aux objectifs du nouveau modèle de développement. Pur une caisse de la Zakat Nizar Baraka n'a pas manqué de mettre en garde contre la volonté de certains partis de proposer la réduction du budget de compensation des produits de base pour pourvoir financer le coût de la généralisation de la couverture sociale. Pour l'istiqlal, il est absolument vital de continuer de subventionner ces produits de première nécessité. Et, afin de soutenir le financement de la sécurité sociale universelle, Nizar Baraka a proposé d'instaurer une Caisse de la Zakat. Marrakech : Une ville laissée pour compte Le Secrétaire Général de l'Istiqlal a, en outre, dénoncé la marginalisation de la ville de Marrakech qui est pourtant le principal pôle touristique du Royaume. En témoigne le manque de soutien au secteur de l'artisanat et du tourisme, dont dépend des milliers de personnes dans la ville ocre. Nizar Baraka a critiqué le gouvernement pour n'avoir rien fait pour les transporteurs touristiques qui vivent une situation critique depuis plusieurs mois. En effet, vu l'arrêt de leur activité, les propriétaires des sociétés de transport touristique risquent la faillite, faute de soutien financier de l'Etat et vu la pression des établissements de crédit qui exigent le remboursement de leurs créances. S'ajoute à cela la souffrance des professionnels du spectacle à la Place de Jamaâ El Fna, lesquels souffrent en silence depuis des mois, sans que le gouvernement leur accorde la moindre compensation. « Le gouvernement est malheureusement sélectif dans sa politique de compensation des secteurs impactées par la crise sanitaire », a asséné M. Baraka, ajoutant que l'Exécutif a laissé pour compte plusieurs personnes.