Après une évolution en dents de scie, ces derniers mois, l'activité économique devrait connaître un rythme soutenu. Plusieurs indications plaident en faveur de la relance post Covid-19 dans plusieurs secteurs à la faveur de la vaccination qui enregistre une réelle avancée mais aussi dans la perspective de la production du vaccin par le Maroc. Car le vaccin dope le moral des investisseurs et des opérateurs. Constat. S'achemine-t-on vers une reprise cadencée de l'activité économique au troisième trimestre de l'année en cours ? Plusieurs analyses et éléments contenus dans différents rapports attestent cette tendance bien que la prudence reste de mise. En effet, avec la campagne de vaccination qui avance à grands pas, plus de 5 millions de personnes ayant déjà reçu les deux doses à la date du 3 juillet, suivie de la production prochaine de vaccins par le Maroc, l'activité économique devrait connaître un éclairci dans les mois à venir dans un environnement mondial plus apaisé. A titre indicatif et sur le plan du tourisme intérieur, l'ONCF et l'ONMT viennent de signer un accord de partenariat visant à redynamiser la mobilité nationale et l'attractivité des régions touristiques du Maroc auprès des nationaux et des Marocains du monde. A cela s'ajoutent les mesures royales en faveur de nos compatriotes résidant à l'étranger, lesquels sont un levier de développement socio-économique pour le Maroc A sujet, faut-il rappeler que, malgré la crise sanitaire, les transferts de fonds des MRE ont fait preuve d'une forte résilience, en réalisant une hausse de 5 %, en 2020, pour s'établir à 68 milliards de dirhams, contre 64,7 milliards de dirhams, en 2019, à contre-courant de toutes les prévisions qui tablaient sur une baisse comprise entre 20 % et 30 %, faisant preuve d'un caractère fortement contra-cyclique dans un contexte économique mondial difficile. Aussi, l'ouverture progressive des frontières participera, sans aucun doute, à la dynamique économique, laquelle devrait connaître une embellie. On peut relever ici qu'au niveau national, les exportations des biens et services, en volume, se seraient redressés de 31 % en variation annuelle, au deuxième trimestre 2021, après la chute de 32,3 % enregistrée au même trimestre un an auparavant. Les projections prédisent une accélération du rythme en profitant de la reprise de la demande extérieure et d'un effet-prix à l'export haussier. Consolidation Dans ce contexte, les indicateurs du Haut-Commissariat au Plan (HCP) viennent conforter une reprise annoncée. D'autant plus que l'économie nationale se serait consolidée de 12,6 % au deuxième trimestre 2021, au lieu de +1 % un trimestre plus tôt. Elle est portée par un rebond de 11,7 % de la valeur ajoutée hors agriculture et un accroissement de 19,3 % de celle de l'agriculture. Pour le HCP et compte tenu d'une hausse de 19,1 % de la valeur ajoutée agricole et d'un accroissement de 5,4 % des secteurs hors agriculture, l'activité économique progresserait de 7,2 % au troisième trimestre 2021, au lieu d'une contraction de -6,7 % au même trimestre de l'année précédente. Ce qui fait dire à cet analyste que le Maroc est sur la bonne voie. Dans un autre domaine, les experts scrutent de près l'évolution du secteur non agricole. A ce niveau, la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu, ainsi, une baisse de 1,4 % au premier trimestre 2021, au lieu d'une hausse de 1,7 % à la même période de l'année passée. Dans ces conditions, et tenant compte de la baisse de 0,4 % des impôts sur les produits nets des subventions, le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume a enregistré une hausse de 1 % durant le premier trimestre 2021 au lieu de 0,9 % une année auparavant. Certes, on est encore très loin des prévisions très optimistes de Bank Al-Maghrib qui prévoient une croissance du PIB de 5,3 % pour l'année 2021, de même que celles du Fonds Monétaire International (FMI) pour qui l'économie marocaine devrait enregistrer un taux de croissance de 4,5 % en 2021, mais les signes sont là. Ces propositions reposent essentiellement sur une année agricole normale et une reprise économique pleine à partir du deuxième semestre de l'année. Celle-ci est tributaire du bon déroulement du déploiement de la stratégie nationale de vaccination contre le virus de la Covid-19. En la matière, le Maroc est bien parti. Amélioration continue Pour ce qui est du troisième trimestre 2021, l'espoir est permis puisque la croissance mondiale devrait continuer à s'améliorer, mais resterait conditionnée par l'évolution de la situation sanitaire, la rapidité du déploiement des vaccins à travers le monde et l'ampleur des mesures d'endiguement et de réponse de politiques économiques mises en place pour la juguler. Au Maroc, les trois mois à venir devraient se caractériser par une relance plus soutenue au regard de l'avancée de la vaccination et de production du vaccin en vue. Et sur cette question, Larabi Jaïdi, économiste, membre de la Commission spéciale pour le modèle de développement et Senior fellow au sein du PCNS, est on ne peut plus clair : « La vaccination crée un climat moral pour les acteurs économiques, que ce soit pour l'investisseur, le producteur, le consommateur ou même le père de famille, c'est ce climat de confiance qui impacte le comportement des acteurs économiques ». En outre, le contexte mondial plaide en faveur d'une reprise de l'activité économique au Maroc, comme le souligne le HCP. Les cours du pétrole brut devraient avoisiner les70$/baril. Le commerce mondial de biens resterait dynamique et croîtrait au rythme de 12,8 %, tiré par les échanges des économies avancées et émergentes, surtout des Etats-Unis et de la Chine. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc s'améliorerait de 11,6 %, en variation annuelle, lors de la même période, fait remarquer le Haut-Commissariat au Plan.