La Silver Economie marocaine dispose d'un fort potentiel de croissance de 7% en moyenne par an jusqu'en 2050, pour atteindre plus de 640 milliards de DH. La Silver Economie marocaine approchée par les dépenses de consommation des personnes âgées de 60 ans et plus, dispose d'un potentiel de progression de près de 7% en moyenne par an jusqu'en 2050, pour atteindre plus de 640 milliards de dirhams (soit 13% du PIB) contre 53 milliards de dirhams en 2014. De ce fait, la catégorie d'âge de 60 ans et plus serait à l'origine de près de 22% des dépenses de consommation totales en 2050 contre 13,4% en 2014. C'est ce qui ressort, en tout cas, d'une nouvelle étude de la Direction des Eudes et des Prévisions Financières (DEPF) dans un condensé prospectif intitulé : «La Silver Economie au Maroc», un enjeu économique et de société aux multiples opportunités. La Silver Economie apparaît comme un marché à fort potentiel estimé à 0,6 point de PIB supplémentaire par an, soit l'équivalent de 18 milliards de dirhams de valeur ajoutée de plus chaque année, estime la DEPF relevant du ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration. L'économie à destination des seniors pourrait ainsi générer un chiffre d'affaires de plus de 640 milliards de dirhams en 2050, ajoute l'étude. La Silver Economie, appelée également l'économie des seniors, est une notion relativement récente apparue au début des années 2000. Il ressort des différentes analyses traitant la Silver Economie à travers le monde que celle-ci est considérée comme un ensemble d'activités ayant une « cible commune », en l'occurrence les personnes âgées. La Commission Européenne (2018) considère « la Silver Economie comme un ensemble d'activités économiques liées à la production, à la consommation et au commerce des biens et des services intéressant les personnes âgées, ainsi qu'à leurs effets directs et indirects ». Les seniors à l'horizon 2050 seront plus instruits que les seniors d'aujourd'hui Abordant les principales caractéristiques en perspective des seniors au Maroc, la DEPF souligne que la féminisation est en hausse : le rapport de masculinité de la population des 60 ans et plus passera de 96,7 hommes pour 100 femmes en 2014 et à 85,7 hommes pour 100 femmes en 2050. Par ailleurs, le niveau d'accès à l'éducation de cette catégorie de population est en amélioration significative. Actuellement, poursuit la même source, le taux de scolarisation au primaire avoisine 99,99% et le taux spécifique de scolarisation des enfants âgés de 12-14 ans et ceux âgés de 15-17 aux cycles secondaires collégial et qualifiant s'est établi, respectivement, à 94,2% et à 69,6%. Cela signifie que « les seniors à l'horizon 2050 seront plus instruits que les seniors d'aujourd'hui, avec toutes les implications que cela générerait sur la diversification de leur mode de consommation ». Autre caractéristique en perspectives des seniors au Maroc : des dépenses considérables seront allouées à la santé à l'horizon 2050. Seulement, 64,4% des personnes âgées de 60 ans et plus sont atteintes d'au moins une maladie chronique, et 54,2% de cette catégorie consomment des médicaments en permanence, tient à préciser la même source. La DEPF prévoit également un accès renforcé en perspective à la retraite, synonyme d'un revenu futur stable. « Suite à l'opérationnalisation dès 2021 du chantier de la généralisation de la protection sociale en réponse aux Orientations Royales et qui inclut l'élargissement de la base des adhérents au système de retraite, en y intégrant les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale », tient à préciser la même source. Parallèlement, la DEPF nous apprend que le nombre de personnes ayant 60 ans et plus sera multiplié par trois atteignant près de 10,1 millions de personnes en 2050 (soit 23,2% de la population totale) contre 3,2 millions de personnes en 2014. Elle s'attend aussi à une hausse du rapport de dépendance des personnes âgées, qui passerait de 15,1% en 2014 à près de 25% au milieu des années 2030 pour avoisiner le seuil de 40% vers 2050. Quelques pistes de réflexion L'exploitation du potentiel offert par la Silver Economie au Maroc (près de 640 milliards de dirhams) requiert alors l'instauration d'un écosystème à même de garantir l'implication organisée et cohérente de toutes les parties prenantes de ladite économie. L'analyse des différentes études et expériences liées au développement de la Silver Economie à l'échelle internationale fait état de plusieurs principes stratégiques qui devraient guider l'action publique pour aboutir à un écosystème fonctionnel incluant une diversité d'acteurs et de secteurs au service des seniors. Il s'agit, en l'occurrence, de développer une vision cohérente et de long terme cadrant la Silver Economie, fondée sur un modèle de prise en charge des personnes âgées axée sur un accompagnement multidimensionnel qui intègre également la dimension marchande. Ladite vision devrait inclure une identification de l'ensemble des acteurs et parties prenantes publiques et privées, leurs périmètres et leurs apports ainsi que leur organisation, tout en étant accompagnée d'un cadre de gouvernance et de coordination adéquat à l'instar de l'expérience française en la matière (contrat-filière pour la Silver Economie). La dimension régionale devrait être au centre de cette vision au regard des caractéristiques socioéconomiques et des besoins des personnes âgées qui diffèrent d'une région à une autre. Autre piste préconisée par la DEPF : « Bien identifier les besoins des personnes âgées pour leur assurer une meilleure offre de services : il n'existe pas un marché de la Silver Economie mais plusieurs marchés en raison de la très forte hétérogénéité des cibles (selon l'âge, l'accès à l'activité et le revenu...). A cet égard, la Silver Economie crée des opportunités de croissance intéressantes dans certains secteurs tels que la santé, l'habitat, les équipements à domicile, l'assistance à domicile, les produits à fort contenu technologique et moins dans d'autres... ». Pour conclure, les experts de la Direction, s'appuyant sur les expériences internationales en la matière, estiment que plusieurs niches de la Silver Economie porteuses d'opportunités existent au Maroc, à savoir : les soins intégrés, la domotique, les nouvelles technologies portables, la santé connectée, le tourisme des seniors... Entre optimisation et mobilisation des opérateurs Le climat des affaires a été rudement secoué par la crise pandémique. Les relations contractuelles ont été ébranlées par les difficultés qui ont fait jour dans la détermination et l'interprétation des engagements sous l'état d'urgence sanitaire, selon le Centre Marocain de Conjoncture (CMC). Il a fallu déployer des efforts d'exégèse et d'improvisation pour trouver les remèdes à appliquer au nouveau du contexte contractuel des entreprises, ajoute la même source dans un communiqué. S'agissant des rapports avec l'administration..., le Dahir formant Code des Obligations et des Contrats ne prévoit pas de dommagesintérêts dans le cas où le débiteur est incapable d'honorer ses promesses et se contente de suspendre l'application des indemnités de retard dans l'exécution. D'après le CMC, cette déstabilisation s'accommode mal avec la morosité qui a envahi les économies internationales partenaires du Maroc.