Malgré le dispositif mis en place par le ministère de l'Education, les cas de fraude ont augmenté au Maroc de 116% lors de la session du Baccalauréat de juin 2021, comparativement à l'année 2020. Les examens du Baccalauréat et leur lot de polémiques ont toujours fait couler beaucoup d'encre, notamment avec les fuites des sujets des examens ou encore les histoires de triche qui, des fois, révèlent un certain penchant pour «l'innovation». Dans ce sillage, le ministre de l'Education a indiqué, lors de la session orale à la Chambre des Représentants, qu'«au cours de cette session de juin 2021, 4.235 cas de fraude ont été découverts, dont 133 auteurs ont été déférés devant les autorités compétentes pour détention d'appareils électroniques interdits dans les centres d'examen ou pour violences verbales contre des surveillants». Un phénomène accentué par la « triche 2.0 » Les bonnes vieilles anti-sèches sont mises à rude épreuve par la triche high-tech. Plus discret que les smartphones et plus moderne que les petits bouts de papier, le matériel de triche se perfectionne d'année en année et les fraudeurs ne cessent d'impressionner par leur inventivité. Voici trois kits de triche dernier cri qu'utilisent les « tricheurs 2.0 » : - La carte VIP : commercialisé sur les sites de ventes en ligne, cet outil à la taille et l'apparence d'une carte bancaire est aussi porteur de carte SIM. Il est connecté à une oreillette à peine visible à l'oeil nu, de manière à ce que l'appel reçu soit transmis directement à l'oreille du tricheur. Comme pour tout objet précieux, le prix de VIP grimpe en haute saison et atteint jusqu'à 2.500 dirhams. Cerise sur le gâteau, sa batterie rechargeable peut tenir jusqu'à quatre jours, soit la même durée que prennent les examens du Baccalauréat marocain ; - La montre et les lunettes connectées : l'être humain peut-il voir l'invisible ? Les tricheurs diront oui. En portant ce gadget qui, en réalité, ressemble à tout accessoire normal qu'un candidat « sage » peut avoir sur lui, l'élève seul peut voir le contenu écrit sur la montre. Il peut la connecter à un ordinateur, via USB, et introduire les cours qu'il souhaite en fichier PDF. Vu de loin, l'écran de la montre semble éteint comme tout autre écran de montre électronique, et l'élève avec ses lunettes unisexe paraît des plus innocents. Ensemble, la montre et les lunettes sont mises en vente sur les sites de vente en ligne, au prix de 100 dollars (environ 1.000 dirhams) ; - Le débardeur Bluetooth : disponible en tailles S, M, L, XL ou XXL, ce sous-vêtement collé à un minuscule gadget Bluetooth et connecté à une oreillette peut être lié à n'importe quel smartphone. Bien qu'il soit le moins cher des matériels de triche, ce débardeur bat les records de vente des sous-vêtements par son prix de 800 dirhams. Cela dit, il importe de souligner que le phénomène de la « triche 2.0 » fait polémique partout dans le monde. Le New York Times évoque le cas de ces gadgets, notamment celui des montres et stylos avec de minuscules caméras intégrées qui transmettent des signaux à des complices à l'extérieur, lesquels relaient les réponses correctes. Champions du monde en la matière, les étudiants chinois ont dépensé 150 millions de dollars en 2010 en subterfuges high-tech, soit une multiplication par cinq depuis 2007, selon une étude de l'université de Wuhan qui a identifié 800 sites Web offrant de tels objets.