Sous le thème « Quel avenir pour les start-ups fintechs au Maroc? », un webinaire a été organisé par l'institut CDG ayant pour objectif d'explorer l'écosystème des fintechs au Maroc entre profondeur du marché, nature des interactions entre les différents acteurs, contraintes et perspectives d'évolution. Dans la liste des acteurs potentiellement disruptifs pour le secteur bancaire, les « FinTech », menaces à première vue, tendent à devenir des acteurs complémentaires avec des modèles d'affaire très différents des modèles traditionnels. En effet, depuis que les exigences de la technologie d'interopérabilité entre les banques et les établissements de paiement ont été lancées en 2018, cet écosystème Fintech a connu un nouvel essor. Encore « embryonnaires » dans le Royaume, mais suscitant beaucoup d'intérêt, les fintechs sont sujets d'innombrables questions auxquelles les intervenants de ce parterre d'éminences ont cherché à répondre suivant le flow du « why » , « how » et « what » . L'écosystème marocain des start-ups connaît une belle envergure, du moins sur la période du dernier quinquennat, tant et si bien qu'il suscite d'ailleurs un intérêt croissant, notamment de la part des institutions publiques, des organisations internationales ou des entreprises. Toutefois, les start-ups restent tributaires des contraintes les encombrant, notamment des difficultés à décrocher des contrats, des processus longs et complexes, des délais de paiement, du manque de cadre réglementaire et fiscal adapté, de la difficulté de lever du financement, et autres vicissitudes. L'écosystème startup marocain est, en plus, en retard sur l'échelle internationale, notamment en comparaison avec d'autres écosystèmes africains. Ces défis, et bien d'autres, ont été le socle de ce webinaire avec la participation de quatre experts qui ont exploré les différentes facettes de ce sujet. Il s'agit du directeur général de la PME casablancaise devenue aujourd'hui un géant de l'émission de solutions de paiement électronique « HPS », Abdeslam Alaoui Smaïli, du sinophile et spécialiste de la Fintech anciennement cadre dirigeant d'Alipay en Chine, Yassine Regragui, de l'un des associés du cabinet Bearing Point, Jean-Michel Huet, et du directeur du pôle des services à la clientèle et canaux alternatifs de CIH BANK, Abdelhakim Agoumi. Les intervenants ont été unanimes sur le fait que l'expression FinTech combine les termes « finance » et « technologie », néanmoins pour chacun sa définition. En effet, M. Alaoui Smaïli relève que « Fintech s'associe souvent à la startup », ajoutant que « celle-ci n'est autre qu'une extension et moyen de distribution du service financier là où les banques ne peuvent offrir de manière optimale leur service ». Pour sa part, Abdelhakim Agoumi, appuyant les propos de M. Alaoui, estime que « dans le mot fintech, il faudrait ajouter le mot partage, partage du savoir, partage de l'innovation et partage aussi de l'ensemble des agréments qu'il faut pour créer, on va dire, un tissu d'innovation au Maroc ». Toutefois, Yassine Regragui considère que « La fintech est souvent associée au paiement, mais en fait c'est beaucoup plus que ça, c'est tous les services financiers qui sont innovants et qui tournent autour ». Pour Jean-Michel Huet, Fintech signifie « la technologie, les entreprises, l'innovation, mais c'est également des usages ». Une section d'un débat qui se veut bien plus riche, à la suite d'une série de webinaires en cet an 2021 de l'Institut CDG qui promeut un espace de réflexion à même de favoriser l'éclosion d'idées innovantes et de solutions constructives dans le cadre des grands débats nationaux.