Compte rendu de la rencontre du SG de l'Istiqlal avec les Marocains du monde nation du Parti de l'Istiqlal en Europe a organisé une série de visioconférences avec plusieurs ténors du parti, à l'instar de Messieurs Noureddine Modiane, Mohammed Saoud, Fouad Kadiri et M. Lahcen El Madi. Animées par M. Hadj Chafiq, Coordinateur général du parti de l'Istiqlal en Europe et Coordinateur-adjoint de la Région 13, ces visioconférences ont constitué une occasion propice à la réflexion et au débat constructif sur des thèmes d'actualité avec les Marocains du Monde «MDM». Pour sa dernière visioconférence, qui s'est tenue vendredi 14 mai, la Coordination a eu l'immense l'honneur de recevoir M. Nizar Baraka, Secrétaire général du parti de l'Istiqlal, que les participants ont tenu à remercier chaleureusement d'avoir répondu favorablement à l'invitation de la Coordination. Après avoir présenté ses voeux à l'occasion de l'Aïd al-Fitr, M. Hadj Chafiq a rappelé brièvement l'excellent parcours du Secrétaire général en tant que Ministre délégué aux affaires économiques et générales dans le gouvernement du Premier Ministre M. Abbas El Fassi, entre 2007 et 2011, avant d'être nommé Ministre de l'économie et des finances, puis Président du Conseil économique, social et environnemental. Dans toutes les fonctions officielles qu'il a occupées, M. Nizar Baraka a pu démontrer tout son talent, ses compétences et son sens du devoir et des responsabilités dans les plus hautes fonctions de l'Etat, ce qui fait de lui, sans conteste, un véritable Homme d'Etat. Après le discours de bienvenue de Hadj Chafiq, a pris la parole M. Saoud, membre du Comité exécutif du Parti en charge des MDM, pour remercier la Coordination du Parti de l'Istiqlal. Il a ensuite exprimé toute sa fierté pour le travail accompli en matière de diplomatie parallèle par toutes ses composantes, de même que pour les efforts déployés par ses membres au niveau international pour la création de plusieurs sections du parti à travers le monde. Il s'est également réjoui de l'esprit patriotique des MDM, qui n'est d'ailleurs plus à démontrer, notamment lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts supérieurs de la Nation et de ses symboles, à la tête desquels on peut citer la question de l'intégrité territoriale du Royaume. À cet égard, il a rappelé le rôle des marocains de confession juive dans la reconnaissance par les Etats-Unis d'Amérique de la marocanité du Sahara. Ceux-là même qui, à l'heure actuelle et au vu de l'escalade et des heurts enregistrés dans la bande de Gaza, tentent une médiation en vue de stabiliser la région et de parvenir à la paix dans le Moyen-Orient. Il a par ailleurs évoqué les questions de la participation et de la représentativité politiques des MDM dans les différentes institutions politiques du pays, en réaffirmant les positions inébranlables du Parti dans la défense continue de ces droits, en parfaite adéquation avec les discours de S.M. le Roi Mohammed VI de 2006 et 2007 et conformément aux dispositions de la Constitution de 2011. De plus, M. Saoud a mis en exergue la politique économique mise en place par M. Baraka quand il était au Gouvernement, ce qui avait notamment permis le maintien d'un taux de croissance annuel entre 4 et 5%, la création de plus d'un million d'emplois, ainsi que l'essor des investissements étrangers, malgré les effets négatifs de la sécheresse, de la crise financière internationale, de l'envol des prix du pétrole au-delà de 120$ le baril, ou encore des crises politiques et sociales. Parallèlement à cela, M. Saoud a tenu à souligner que l'élection de M. Baraka à la tête du parti a insufflé une nouvelle dynamique lui ayant permis de regagner sa crédibilité d'antan, n'hésitant pas à voir en lui une alternative parfaitement capable de mener le prochain gouvernement. Après avoir remercié M. Saoud et M. Chafiq pour l'organisation de la visioconférence, et souhaité une bonne fête de l'Aïd al-Fitr aux 250 militantes et militants présents, M. Baraka a tout d'abord évoqué les heures extrêmement difficiles que vivent actuellement les frères palestiniens, appelant à un rapide retour au calme afin de mettre un terme à l'escalade de la violence de la part de l'armée israélienne. Il a d'ailleurs souligné que le Parti de l'Istiqlal a toujours été aux côtés des palestiniens, en soutenant la solution préconisant la création d'un Etat palestinien indépendant, ayant pour capitale Al Qods, ce qui est à même de désamorcer le conflit et déboucher par voie de conséquence sur l'instauration d'une paix durable et pérenne dans la région. Par la suite, M. Baraka a salué l'important rôle des MDM pendant la crise sanitaire mondiale, précisant que les transferts de fonds vers le pays, au lieu de régresser, ont considérablement augmenté, ce qui démontre, une fois encore, leur patriotisme et leur bel esprit de solidarité avec leurs familles et proches, dans le but de contrecarrer les répercussions économiques et sociales déplorables de la pandémie. Une manne financière d'autant plus vitale de nos jours, au regard de la chute très significative des revenus du tourisme depuis le mois de mars de l'année dernière. En ce qui concerne cette fois-ci le thème même de la visioconférence, relatif à la conciliation du programme partisan et gouvernemental avec la mise en oeuvre du Nouveau modèle de développement élaboré sous la tutelle de la Commission créée à cet effet par S.M. le Roi et qui verra bientôt le jour, M. Baraka a estimé, pour sa part, qu'il est tout à fait plausible d'opérer une telle conciliation, à condition de respecter certaines exigences primordiales. La première d'entre elles concerne en effet la bonne exploitation de la principale richesse dont regorge le Maroc, à savoir le capital humain, dont il faut investir davantage et de manière constante en vue d'accroître la richesse globale du pays et, surtout, pouvoir la répartir de façon plus juste et plus équitable. La deuxième a trait, quant à elle, à l'instauration d'une bonne gouvernance, dont il faudra absolument améliorer le modus operandi, la transparence et l'efficacité. La troisième est relative au renforcement de la cohésion sociale et à la restauration de la confiance. A cet effet, le Nouveau modèle de développement devra répondre à toutes ces exigences pour espérer pouvoir améliorer le taux de croissance, ce qui permettra in fine de doper et de dynamiser les créations d'emplois. A titre de comparaison avec le gouvernement de M. Abass El Fassi, un point de croissance permettait auparavant la création de 30000 à 40000 emplois, alors qu'aujourd'hui le gouvernement El Othmani peine à atteindre les 20000 emplois. D'où l'augmentation du taux du chômage des jeunes, des femmes et des nouveaux diplômés. Il convient d'ajouter à tout cela le recul des investissements publics, le creusement des inégalités et l'accroissement des disparités sociales et géographiques, notamment entre les villes et les campagnes, que ce soit dans le domaine de la santé, de l'école ou des services publics. Tout cela est de nature à aggraver encore davantage les problèmes sociaux, rendant impossible de facto toute perspective d'ascension sociale. Sous ce rapport, M. Baraka a beaucoup déploré le libéralisme exacerbé dans lequel verse l'actuel gouvernement sous la houlette du PJD et du RNI, et ce, au service d'une très petite minorité de marocains et, bien entendu, au détriment de la large majorité des marocains. C'est pour toutes ces raisons-là que le Nouveau modèle de développement est devenu aujourd'hui une nécessité absolue pour notre pays, qui lui permettra assurément de s'attaquer à de nouvelles priorités tout en fixant un cap bien défini et en identifiant clairement les objectifs à atteindre. Pour y parvenir, il faudra ainsi délimiter les grands choix, les méthodes et les stratégies à suivre sur le terrain. Le rôle des partis politiques et du prochain gouvernement consistera concrètement en la mise en application effective des grands choix qui seront adoptés, à travers les politiques à appliquer et à adapter. A cet égard, M. Baraka a déroulé la vision du parti et explicité les différentes mesures prônées par celui-ci dans le projet intitulé: « le projet égalitaire renouvelé du Parti de l'Istiqlal concernant le nouveau modèle de développement ». L'objectif premier de ces mesures est d'opérer une coupure nette et précise avec les pratiques politiques surannées, à l'image de l'économie de rente, des privilèges et du clientélisme, en adoptant une approche globale et inclusive basée sur une vision stratégique et cohérente résolument tournée vers l'avenir, laquelle serait à même de favoriser un redémarrage immédiat de la vie économique, sociale et politique post-confinement. Dans ce sens, le système de gouvernance devra donc être plus horizontal, et non plus vertical, en veillant à évaluer systématiquement les politiques publiques et surtout à se conformer au respect du concept de la reddition des comptes, conformément aux dispositions de la Loi fondamentale. En outre, M. Baraka considère que le Maroc doit urgemment procéder à la transition vers une politique basée sur un libéralisme plus modéré, plus social, en un mot plus égalitaire, qui assurera la promotion de l'ascenseur social et la solidarité entre générations, mais aussi qui s'inscrira résolument dans une véritable transition écologique à long terme, en favorisant l'essor de l'économie verte et des énergies renouvelables qui préserveront les ressources naturelles du pays. Aujourd'hui, il ne fait guère de doute le Parti de l'Istiqlal est prêt pour apporter les réformes politiques et économiques nécessaires au développement du pays, tout en conservant l'identité nationale multiple, multiculturelle et multidimensionnelle et tout en restant ouvert sur l'environnement extérieur, régional comme international. Le programme du parti inclut bien sûr la remise à niveau de l'éducation nationale et de l'hôpital public, ainsi que tous les services publics qui sont au service du citoyen. Il n'est pas inutile de signaler que la situation actuelle, résultant de la crise sanitaire, nécessite aujourd'hui plus que jamais d'avoir un gouvernement fort audacieux, capable de relever les défis de demain. Des défis que le Maroc ne pourra relever sans y associer les MDM, dont la représentativité dans les institutions nationales est une question primordiale, car ils constituent une véritable chance pour le pays pour l'aider à continuer son développement. Lors de cette visioconférence, qui a duré près de trois heures et qui a enregistré la participation de plus de 250 istiqlaliennes et istiqlaliens de plusieurs pays à travers le monde, dont des chefs d'entreprises, des médecins, des chercheurs, des avocats, des cadres, des membres associatifs, plusieurs autres sujets ont pu être évoqués avec les MDM concernant, entre autres, l'amélioration de la gouvernance au Maroc, la consolidation de l'Etat de droit, la démocratie participative, la contribution des Marocains du monde dans la prise de décision à travers la représentation au Parlement, le perfectionnement des systèmes d'éducation et de santé, la lutte contre l'exclusion et la corruption, la réduction des inégalités sociales et régionales, la place à accorder à la jeunesse dans le Nouveau modèle de développement, etc. Bien entendu, M. Baraka a bien pris le temps de répondre à toutes les questions qui ont été posées, et ce, dans le but d'éclairer l'assistance sur tous les sujets évoqués sans tabous, n'hésitant pas à dévoiler les orientations stratégiques et les priorités du parti à l'heure actuelle. Il s'est également réjoui du niveau très élevé des échanges. De leur côté, les intervenants ont fait valoir la clarté et la qualité de ses propos, ainsi que sa vision prospective très prometteuse pour un Maroc meilleur. Et comme à l'accoutumée, la visioconférence s'est conclue par l'intonation de l'hymne du Parti