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Numérisation de l'agriculture sur le continent : De nouvelles opportunités pour doper les économies des Etats
Publié dans L'opinion le 05 - 05 - 2021

Confrontée à un défi alimentaire majeur et aux évolutions climatiques, l'agriculture africaine de demain doit augmenter ses performances économiques, environnementales et sociales pour contribuer aux objectifs de développement durable. Parallèlement, les recherches pluridisciplinaires développent de nouvelles méthodologies intégrant des démarches collaboratives, des infrastructures innovantes ainsi que des approches de sciences des données et de modélisation.
L'introduction des nouvelles tech­nologies dans l'agriculture africaine a toujours été au coeur des préoccupa­tions des centres de recherche agropas­torale sur le continent. Les différentes déclinaisons de ce secteur montrent, à suffisance, que s'il est bien mécanisé, industrialisé et donc numérisé, il pour­rait constituer un accélérateur du dé­veloppement, un pilier considérable de l'économie et donc pourvoyeur d'emploi dans un contexte où le chômage touche durement la jeunesse africaine. D'ailleurs, la numérisation de l'agricul­ture (D4Ag) a connu un bel essor ces dix dernières années.

Déjà, en 2019, le rapport de la Task Force pour l'Afrique rurale de l'Union européenne et de l'Union africaine et le communiqué du Forum mondial pour l'alimentation et l'agriculture ont souligné le pouvoir de la numérisation dans la transformation de l'agriculture. Cependant, force est de constater que malgré cette croissance avérée, la D4Ag peine à atteindre les pe­tits agriculteurs à qui l'Afrique doit 80% de sa production agricole. Il y a pourtant une occasion à saisir.

On estime que l'agriculture représentera un marché de trois billions de dollars d'ici 2030, mûr pour l'innovation qui dopera l'accroisse­ment de la productivité, des rendements et des revenus. En termes de chiffres, la taille du marché potentiel en Afrique comprend près de 33 millions de petits agriculteurs et pas­teurs enregistrés à des solutions D4Ag sur tout le continent en 2019.

Cepen­dant, ils seront environ 200 millions de petits agriculteurs et pasteurs pouvant être enregistrés à des solutions D4Ag sur tout le continent d'ici 2030. Quant au chiffre d'affaires, il était de 127 mil­lions d'euros en 2018 pour un marché potentiel total de 2,3 milliards d'euros à la même année. Dans les années post covid-19, ces chiffres devront être revus à la hausse exponentiellement.

Transformation progressive
D'ailleurs, au CTA (Centre technique de coopération agricole et rurale), un organisme indépendant d'études et de recherches agricole en Afrique, on mise depuis longtemps sur ce pouvoir de la numérisation pour transformer pro­gressivement l'agriculture. La numérisa­tion, axée non sur certaines technologies de l'information et de la communication (TIC) mais sur leur application dans toute la chaîne de valeur, est un thème transcendant toutes nos activités.

Dans le domaine de l'entrepreneuriat des jeunes, le CTA prépare une nouvelle génération de jeunes « agripreneurs » spécialisés dans les TIC. De nombreux projets d'agriculture intelligente face au climat fournissent des informations ai­dant à améliorer la résilience climatique des petits agriculteurs.

C'est dans ce contexte que le rapport publié par la Banque africaine de déve­loppement (BAD), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Groupe consul­tatif international pour la recherche agricole (CGIAR) trouvent tous leurs fondements. Car Ils ont révélé un en­semble de profils agricoles numériques ainsi que les perspectives de ce secteur en Afrique à même de doper l'économie africaine dans son ensemble.

En effet, confronté à un défi alimentaire majeur et aux évolutions climatiques, l'agriculture de demain doit augmenter ses performances économiques, envi­ronnementales et sociales pour contri­buer aux objectifs de développement durable, lit-on dans ce rapport.

Pour les experts de ces institutions, les nouvelles technologies sont un levier puissant de la révolution attendue pour, au-delà de « l'agriculture de précision » à la ferme, avancer vers une « agroéco­logie de précision » inscrite dans les ter­ritoires et vers plus d'inclusion dans les chaînes de valeur de produits agricoles.

Coalitions de banques

Ce qui fait dire aux rédacteurs du do­cument que ces enjeux sont particu­lièrement cruciaux en Afrique subsa­harienne où le numérique est déjà au service de l'agriculture africaine. Les re­cherches pluridisciplinaires développent de nouvelles méthodologies intégrant des démarches collaboratives, des infrastruc­tures innovantes ainsi que des approches de sciences des données et de modélisation. Pour étayer leurs arguments, les chercheurs ont ciblé trois pays à savoir la côte d'Ivoire, le Rwanda et l'Afrique du Sud (lire l'enca­dré).

Au même moment, dans le cadre du lea­dership pour intensifier les innovations réussies, une coalition de banques multi­latérales de développement et de partenai­res de développement a promis plus de 17 milliards de dollars de financement pour lutter contre la faim croissante sur le conti­nent africain et pour améliorer la sécurité alimentaire.
Sur le montant global promis, plus de 10 milliards de dollars provenaient de la Banque africaine de développement, qui a annoncé qu'elle investirait 1,57 milliard de dollars dans la mise à l'échelle de 10 pro­duits prioritaires sélectionnés au cours des cinq prochaines années.

Cela aidera les pays à atteindre l'autosuffi­sance. Un autre 8,83 milliards de dollars sera consacré à la création de chaînes de valeur solides pour ces produits au cours des cinq prochaines années. Cela compren­dra des programmes visant à créer des op­portunités pour les jeunes - en particulier les femmes. C'est dire que l'année 2021 se présente sous de meilleurs auspices malgré Covid-19 avec ses conséquences ayant tou­ché tous les pans de l'activité économique.

Les pays profils agricoles

Pour étayer les études, le rapport a dressé trois pays profils : Le Rwanda, l'Afrique du sud et la Côte d'Ivoire. Pour le premier cas, l'accès aux technologies numériques a for­tement augmenté au cours de la dernière décennie ; presque toute la population en âge de travailler a maintenant accès au téléphone mobile, et près de la moitié des Ivoiriens utilisent l'Internet ». De façon générale sur le pays, si en 2000 on comptait environ 3 abonnements mobiles pour 100 Ivoiriens, ce chiffre était passé à 135 en 2018, apparemment la dernière année de statistiques disponibles. La population ayant accès à Internet est passée de 2,7% en 2010 à 47% huit ans plus tard. Environ 95% du territoire capte la 3G ou 4G LTE. Pour ce qui du Rwanda, jusqu'à 85% des abonnés ruraux auront accès aux services de téléphonie mobile de base au cours des cinq prochaines années. Quant à l'Afrique du Sud, l'agriculture de précision est forte­ment adoptée par les grands agriculteurs commerciaux ; les solutions de blockchain, de codification à barres et de suivi de la flotte offrent des avantages uniques pour la traçabilité des produits agricoles.


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