S'exprimant au sujet de la crise diplomatique entre Rabat et Madrid, lors d'une interview exclusive avec les fondateurs de MGH Partners, l'ex-premier ministre de la France, Manuel Valls, a indiqué que la France et l'Espagne doivent être des partenaires loyaux du Royaume du Maroc sur la question du Sahara. En décidant d'accueillir le dénommé Brahim Ghali, chef des milices séparatistes du polisario, le gouvernement espagnol a créé la stupeur dans les relations amicales entre Rabat et Madrid, qui étaient déjà entourées par une certaine ambigüité. Pour l'ancien Premier ministre Manuel Valls, qui a été interviewé par MGH Partners, malgré les «quelques tensions» qui marquent actuellement les relations maroco-espagnoles, «il y a une très bonne coopération» entre les deux pays. Il existe aussi une excellente relation également entre les deux souverains, Juan Carlos 1er et SM le Roi Mohammed VI avant et aujourd'hui avec Felipe VI, souligne Valls, ajoutant qu'entre les gouvernements aussi, l'entente est toujours recherchée.
Néanmoins, l'ex premier ministre, relève qu'il y a en Espagne «et notamment dans la gauche, une vision dépassée du Sahara». Ce conflit provient d'un monde, qui selon Valls, n'existe plus, «le monde des blocs, les vestiges de Yalta et ses conséquences sur un continent comme l'Afrique, tout cela est désuet et la fiction entretenue sur l'indépendance du Sahara subsiste encore dans certaines sphères politiques espagnoles».
Il ajoute également qu'au sein du gouvernement espagnol, il y a un allié minoritaire, «le parti Podemos qui se cantonne dans une ancienne rhétorique, de ce que devrait être le Sahara Occidental, en refusant de voir la dynamique marocaine sur le terrain». Il rappelle dans ce sens que parmi ceux qui revendiquent l'indépendance du Sahara, comme le Polisario, «prolifèrent des réseaux criminels et terroristes, cela a été documenté par les services de renseignement de plusieurs Etats». C'est autour d'une autonomie sous souveraineté marocaine que cette question doit être résolue, affirme le politique français, avant d'ajouter que «la France et l'Espagne doivent être des partenaires loyaux du Royaume du Maroc sur cette question».
Les deux pays ont tout intérêt à une relation apaisée avec le Maroc car les pays européens qui veulent l'inverse, perdent à chaque fois, précise Valls. «Que ce soit sur la migration, ou la lutte contre les narcotrafiquants, l'Espagne comme la France, subissent directement les conséquences d'une brouille diplomatique », note la même source, en ajoutant que la France et l'Espagne doivent être plus clairs sur leur soutien au Maroc sur le Sahara. «Mais plus largement l'Europe aussi, qui ne doit pas faire d'enfants dans le dos du Maroc pour utiliser un langage peu diplomatique», conclut Manuels Valls.