Alors qu'il avait déclaré être retourné en Espagne pour «gagner» la mairie de sa ville natale et promis à ses électeurs d'être «la grande surprise» des élections municipales de la capitale catalane, Manuel Valls qui s'était présenté comme étant un «social-démocrate», issu du «catalanisme modéré», n'était pas parvenu à créer la surprise promise. Ayant été largement distancé par la mairesse sortante, Ada Colau, proche de Podemos, qui s'était elle-même trouvée au coude-à-coude avec le représentant de la gauche républicaine catalane, indépendantiste, Ernest Magarall, 76 ans, l'ancien dirigeant français aurait plutôt complètement raté sa reconversion ibérique. Lors de ces municipales, la seule consolation de l'ancien Premier ministre de François Hollande et ancien maire d'Evry (Essonne, France) a été d'être parvenu à siéger au Conseil municipal de sa ville natale en tant que «libéral» sous l'étiquette «Ciudadanos», en étant assisté de six colistiers. Or, ce samedi, en considérant que «la priorité est d'éviter que Barcelone ne devienne un levier de l'indépendantisme» si elle tombe entre les mains du vieux Magarall qui n'avait dépassé ses adversaires que d'une courte tête, Manuel Valls et deux de ses colistiers ont décidé d'offrir leurs voix et leur soutien «sans condition» à la mairesse sortante pour permettre à cette dernière d'être reconduite à la tête de la deuxième ville d'Espagne. Il n'en fallait pas plus pour déclencher l'ire des dirigeants de «Ciudadanos» et faire dire à Ines Arrimadas, une dirigeante du parti libéral, qu'étant donné que « la divergence (entre Ciudadanos et Manuel Valls) est très importante», le parti a donc décidé de se «séparer» de l'ancien dirigeant français. Pour rappel, les relations entre Valls et la parti libéral espagnol se sont détériorées dès lors que «Cuidadanos» avait décidé de s'allier au parti d'extrême-droite «Vox» pour conquérir certaines collectivités locales; ce que l'ancien maire d'Evry avait publiquement désavoué. D'ailleurs, ce samedi, c'est grâce aux voix de «Vox» et avec l'aide de «Ciudadanos» que le Parti Populaire, conservateur, est parvenu à reprendre, à la gauche, la mairie de Madrid alors que Manuel Valls avait récemment déclaré que «toute alliance avec «Vox» pour conquérir une région ou une grande ville» constituerait pour lui «une rupture totale et définitive».Et la rupture est bel et bien là… Comment donc Manuel Valls va-t-il parvenir à se mouvoir et faire entendre sa voix au sein d'un Conseil municipal où les libéraux auront «deux groupes séparés» comme l'avait déclaré Inès Arrimadas ? Attendons pour voir…