Après une année de récession, l'économie nationale se serait redressée de 0,7% au premier trimestre 2021, selon le HCP qui se montre optimiste pour le reste de l'année. Détails. Après quatre trimestres marqués par la sinistrose, la note de conjoncture du premier trimestre 2021, publiée, lundi 5 avril, par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), montre un redressement de l'activité économique estimé à 0,7% au premier trimestre de l'année courante. Une évolution qui serait attribuable à l'accroissement de la valeur ajoutée agricole (13,7%), dans un contexte d'une baisse de 1% de la valeur ajoutée non-agricole, au lieu de -5,5% un trimestre plus tôt. Toutefois, le bilan dressé par les statisticiens du HCP montre à quel point la relance peine à démarrer, surtout dans un contexte mondial où l'épidémie continue d'entraver l'activité économique de plusieurs pays (voir repères). Selon l'institution, les branches tertiaires auraient poursuivi leur baisse, néanmoins à un rythme moins accentué en comparaison avec le trimestre précédent, contribuant pour -0,7 point à l'évolution du PIB, au lieu de -3,8 points un trimestre auparavant.
Les activités secondaires auraient, pour leur part, affiché une baisse n'atteignant pas les 1% et l'industrie manufacturière aurait fléchi de 0,8%, au premier trimestre, après -1,6% un trimestre auparavant. Cette évolution aurait été portée, selon le HCP, par la bonne tenue de l'activité des industries agroalimentaires et chimiques, tandis que les industries du textile et des IMME auraient continué de pâtir du ralentissement de la demande extérieure. Dans la branche de la construction, la valeur ajoutée aurait conservé son évolution modérée, pâtissant du repli de l'activité des «Travaux de construction spécialisés» et du «Génie civil». Par ailleurs, la vigueur de la demande des industries locales de transformation, qui avait entraîné une hausse de 5,6% de l'extraction des minerais non-métalliques en 2020, se serait maintenue au début de 2021, grâce au raffermissement des exportations des dérivés du phosphate destinées au Brésil, à l'Inde et aux pays de l'Afrique de l'Est. Production animale en stagnation ! Dans l'agriculture, la valeur ajoutée aurait été particulièrement dynamique au premier trimestre 2021, affichant une progression de 13,7% en variation annuelle, après huit trimestres de baisses consécutives, précise-t-on de même source. Ce redressement aurait été, principalement, le fait de la filière végétale, notamment les cultures automnales et hivernales, dont les travaux d'implantation et d'ensemencement se seraient déroulés à un rythme soutenu à partir de décembre dernier. Avec des températures légèrement en hausse au premier trimestre de l'année courante et un excédent pluviométrique de 25,8% par rapport à la normale, les perspectives de croissance des cultures se seraient améliorées, portant la hausse de la production végétale à 6,1% par rapport à la moyenne quinquennale, indique le HCP. En revanche, la production animale aurait peiné à retrouver sa dynamique de moyen terme, en raison notamment de la poursuite du repli des activités avicoles. La production de viande rouge serait par contre restée modérée, dans un contexte d'amélioration des conditions d'élevage dans les zones Bour incitant à une reconstitution plus importante du cheptel et à un ralentissement de leur abattage. Croissance économique revue à la hausse Au deuxième trimestre 2021, l'économie nationale évoluerait dans un contexte marqué par l'amélioration progressive de la croissance mondiale, mais de manière hétérogène selon les pays et les régions, estime l'institution d'Ahmed Lahlimi Alami. Les mesures de soutien budgétaire et monétaire annoncées dans plusieurs pays, notamment aux Etats-Unis (900 milliards USD), au Japon, en Allemagne, au Canada et en Inde, continueraient de soutenir l'activité. Quant à l'inflation mondiale, elle reprendrait légèrement, tirée par la hausse des cours des matières premières sur le marché mondial, en particulier ceux du pétrole et des produits agricoles. Toutefois, l'inflation sous-jacente resterait modérée, compte tenu des marges disponibles des capacités productives observées actuellement dans le monde. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc continuerait de s'améliorer, affichant une hausse de 16%, en variation annuelle, contre -13% au deuxième trimestre 2020, ajoute le rapport.
En outre, la demande intérieure nationale se redresserait sensiblement par rapport à l'année précédente. Un retournement à la hausse marquerait l'évolution des dépenses des ménages, porté par le raffermissement attendu des achats de biens alimentaires et manufacturés. Les dépenses de restauration et de transport progresseraient, également, par rapport au premier trimestre, mais à un rythme modéré. Les dépenses en services non-marchands, particulièrement sociales, resteraient relativement dynamiques, tandis que celles relatives au fonctionnement administratif décéléreraient, situant la hausse de la consommation publique à 1,3%. Espoir pour le commerce, le transport et la restauration Dans ces conditions, la valeur ajoutée hors agriculture afficherait, selon le HCP, un accroissement de 13,4%, au deuxième trimestre en glissement annuel. Dans le secteur tertiaire, l'activité poursuivrait sa reprise dans les services marchands, notamment de commerce, de transport et de la restauration. Dans l'ensemble, le secteur tertiaire contribuerait pour +5,9 points à l'évolution du PIB, au lieu de +4,2 points pour le secondaire et les activités industrielles, d'électricité et de construction évolueraient à un rythme relativement plus soutenu qu'au trimestre précédent.
La croissance de la valeur ajoutée agricole s'accélèrerait pour sa part, pour atteindre 15,9%, au lieu d'une baisse de 8,9% une année plus tôt. Cette performance, tirée par une poursuite du redressement de la production végétale et une légère accélération de celle des filières animales, s'accompagnerait par une sensible régression des importations agricoles, notamment en céréales, après avoir culminé à plus de 3 millions de tonnes au cours de la même période de l'année dernière.
Dans l'ensemble et compte tenu d'un accroissement de 13,4% de la valeur ajoutée hors agriculture et d'un rebond de 15,9% de celle de l'agriculture, l'activité économique enregistrerait une hausse de 14,7% au deuxième trimestre de l'année courante, en variation annuelle, profitant d'un effet d'ajustement de base lié à la chute de 15,1% de l'activité pendant la période de confinement, au deuxième trimestre 2020.