Ce mardi 30 mars, les Palestiniens commémorent la 45ème journée de la terre, qui rappelle le massacre de Sakhnin en 1976. Pris en étau entre les effets de la pandémie et la pression israéliennes, les Palestiniens commémorent la 45ème journée de la terre, qui fait écho au massacre de Sakhnin, et ce, dans un contexte marqué par l'aggravation de la politique de colonisation israélienne et de spoliation des terres palestiniennes. Les agressions envers les Palestiniens continuent malgré la situation sanitaire et au moment où la communauté internationale se concentre sur la campagne de vaccination contre le Covid-19. Cette journée évoque le carnage commis par les forces de l'occupation lors de la grève générale du 30 mars 1976. À l'origine de cette grève, le 19 février 1976, le gouvernement israélien annonce vouloir confisquer 25.000 dounams (un dounam=1000 m2) de terre en Galilée. Suite à cette annonce, les Palestiniens de 1948, à savoir ceux vivant en Israël, avaient répondu par une grève générale qui a évolué, suite au déploiement de l'armée de l'occupation, en manifestation, avant de finir en révolte. Les Palestiniens issus de Gaza et Cisjordanie se sont ralliés à cette révolte en se mettant également en grève. Le 30 mars 1976, les forces d'occupation répriment la population, le bilan est de 6 morts, des centaines de blessés et d'arrestations. Cette politique de répression et de spoliation se poursuit. Le tiers du peuple palestinien vit sous une occupation militaire en Cisjordanie, à Al-Qods et dans la bande de Gaza, et une grande partie vit à l'extérieur de la Palestine en tant que réfugiés. Dernièrement, les forces d'occupation ont présenté un plan dont l'objectif est d'étendre la colonie illégale « Efrat », construite sur les terres des Palestiniens au sud et à l'ouest de Bethléem, durant la période de quarantaine imposée, pour échapper à toute opposition populaire. Dans un rapport, l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) avait indiqué que ce plan ambitionne de spolier 56,9 hectares de terres agricoles dans plusieurs villages à Bethléem afin de les transformer en terrains de construction. La Journée de la terre survient alors dans ce contexte de situations insoutenables, mais permet toujours au peuple palestinien d'exprimer son attachement à sa terre, défendant le droit d'avoir un Etat souverain.