Le « pire endroit du monde » et la situation là-bas est comme « l'enfer ». L'ONU met en garde contre une famine de masse au Yémen qui exposerait des millions de Yéménites au pire.
Le chef du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, David Beasley, a tiré la sonnette d'alarme après avoir visité ce pays appauvri, qui subit des frappes incessantes de la part d'une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite au cours des six dernières années.
Beasley a déclaré qu'il avait vu des enfants souffrant de malnutrition sur le point de mourir lorsqu'il s'était rendu dans une salle d'un hôpital de la capitale yéménite de Sanaa.
«Je suis allé de pièce en pièce, et littéralement, des enfants qui, dans n'importe quel autre endroit du monde, iraient bien - ils pourraient tomber un peu malades mais ils seraient guéris, mais pas ici», a déclaré le responsable de l'ONU. « C'est l'enfer, c'est le pire endroit au monde. Et il est entièrement fabriqué par l'homme.»
Un silence de mort
«Dans l'aile ou service des enfants d'un hôpital, vous savez que vous entendez normalement des pleurs et des rires. À l'hôpital yéménite, il n'y a pas de pleurs, il n'y a pas de rire, il y a un silence de mort », a déclaré Beasley mardi soir dans une interview virtuelle avec AP d'Addis-Abeba, en Ethiopie, où il venait de débarquer du Yémen.
L'ONU exhorte les donateurs internationaux à lever 3,85 milliards de dollars pour éviter une famine à grande échelle au Yémen.
Beasley a également déclaré que le PAM sous-financé pourrait être contraint de rechercher des centaines de millions de dollars de dons privés dans une tentative désespérée de conjurer une famine généralisée dans les mois à venir.
Il a déclaré que son organisation avait besoin d'au moins 815 millions de dollars d'aide au Yémen au cours des six prochains mois, mais qu'elle ne dispose actuellement que de 300 millions de dollars. Le responsable de l'ONU a également souligné que le PAM aurait besoin de 1,9 milliard de dollars supplémentaires pour atteindre les objectifs de l'année.
De hauts responsables de l'ONU ont averti qu'une famine massive menace de prétendus nouveaux efforts de paix dans le Yémen ravagé par la guerre.
La guerre a fait des ravages sur les infrastructures du Yémen, détruisant des hôpitaux, des écoles et des usines.
Selon l'ONU, 80% des 30 millions d'habitants du Yémen ont besoin d'une forme d'aide ou de protection. Environ 13,5 millions de Yéménites sont actuellement confrontés à une insécurité alimentaire aiguë, selon les données de l'ONU.
Les enfants sont parmi les victimes les plus vulnérables de la guerre saoudienne contre le Yémen, mais la question n'a guère suscité de réponse internationale.